La nouvelle année 2015 qui vient de commencer s’annonce très difficile pour le gouvernement qui devra composer avec la nouvelle donne économique marquée par la chute continuelle des prix du pétrole.
La difficulté est d’autant plus grande au vu des grands engagements pris et l’importante incidence financière que cela requiert, notamment si les cours de l’or noir poursuivaient leur dégringolade. Un dilemme crucial qui met les autorités dans l’embarras, en témoigne les tergiversations des responsables et les assurances sans cesse répétées qui renseignent, outre la marge de manoeuvre actuelle, sur les réelles appréhensions d’un lendemain incertain.
Les engagements du gouvernement, ces dernières années, notamment en ce qui concerne l’emploi et le logement, se heurtent à la crise financière qui profile à l’horizon et qui pèse lourdement sur une économie quasiment dépendante de la rente pétrolière. Les dernières mesures annoncées par le Premier ministre concernant le gel des recrutements dans la Fonction publique, avant de se rétracter, dessinent les contours d’une austérité budgétaire difficile à assumer au vu des engagements et autres promesses faits par les autorités sur le plan socioéconomique.
En revanche, le colossal projet de diversification de l’économie nationale en encourageant la production nationale, tel que préconisé par le président de la République, lors du conseil restreint tenu en fin d’année dernière, s’avère être un autre choix difficile pour le gouvernement. A ce titre, la réorganisation de l’Industrie nationale et le nouveau Code des investissements ne sera tout de même pas la panacée escomptée, en ce sens qu’il s’agit d’un projet de longue haleine nécessitant patience et moyens humains conséquents.
En matière d’énergie, l’exploitation du gaz de schiste dans la perspective de tirer profit de l’énorme potentiel dont dispose l’Algérie suscite opposition et mobilisation citoyenne dans le sud du pays, ce qui représente une anicroche supplémentaire pour le gouvernement qui semble déterminé à faire aboutir son projet.
De son côté, le secteur de l’habitat dont le gouvernement fait une priorité en y injectant plusieurs milliards de dollars ces dernières années pourrait avoir des retombées négatives, et sur les projets en cours, et sur les équilibres financiers de l’Etat. Autant d’écueils et de difficultés qui contrarient les ambitieux projets du gouvernement et plombent les efforts draconiens consentis jusque-là.
A cela s’ajoute la dévaluation effrénée de la monnaie nationale parallèlement avec la chute des prix du pétrole, ce qui engendrerait certainement une érosion supplémentaire du pouvoir d’achat des citoyens du fait de l’inflation. Cela remettra en cause les augmentations salariales effectuées il y a quelques années à peine, et par ricochet exacerbera le front social en dépit des moult initiatives des pouvoirs publics pour l’apaiser.
Les retombées de la chute vertigineuse des prix du pétrole se feront sentir chaque jour un peu plus à mesure que la dégringolade se poursuit, et l’économie nationale en pâtira gravement à un certain stade.
M. A. C.