La chute de la valeur du dinar se confirme, En moins de 10 jours, il vient de perdre 15 autres points face à l’euro

La chute de la valeur du dinar se confirme, En moins de 10 jours, il vient de perdre 15 autres points face à l’euro

La semaine passée fut exceptionnelle, pour ne pas dire dramatique, pour le dinar algérien qui a encore perdu des points face aux autres devises dont le dollar et l’euro. Le citoyen lambda, lui, mesure cette chute à travers la perte du pouvoir d’achat de sa monnaie, le dinar algérien, par rapport à l’euro, sa devise préférée lors de ses échanges avec l’économie extérieure et sa monnaie refuge de thésaurisation par ces temps d’incertitudes.

Il y a dix jours, sur la place, 1 euro était échangé contre 111,11 DA, ce qui correspond pour les demandeurs des allocations touristiques à 135 euros contre 15 000 DA. Mercredi dernier, le dinar s’est échangé, au taux officiel de 120, soit 125 euros contre 15 000 DA.  Le lendemain, soit jeudi, la semaine a été clôturée par un autre glissement vers le bas de la valeur du dinar qui a atteint le taux officiel de 125, soit 120 euros contre



15 000 DA. Ainsi, en une décade, le dinar a perdu, face à l’euro, 15 points sur sa valeur officielle. Ce que les observateurs n’ont pas encore relevé, c’est que ce taux officiel n’est pas loin du taux du change sur le marché parallèle d’il y a quelques années. Si d’habitude l’écart entre les deux taux est d’au minimum 40 points, aujourd’hui, seuls 30 points les séparent avec un taux de change du cours officiel, arrêté à 125, et un taux du cours du marché parallèle, actuellement pas loin de 155. D’habitude, sur le marché parallèle, le dinar perd du terrain face à l’euro et au dollar lors de périodes de pic de sortie des devises, soit les périodes des vacances et du pèlerinage (hadj et omra). Mais, depuis quelques années, voire quelques deux décennies, d’autres facteurs sont venus se greffer à ceux qui créent, usuellement, une tension sur le marché de la devise, et ils sont liés, selon plusieurs analystes mais aussi hommes politiques, à la fuite des capitaux et au blanchiment d’argent. Sur la marché officiel, les pouvoirs publics ont toujours veillé à garder, administrativement, un certain “niveau de dignité” au dinar face aux autres monnaies fortes. Nous disons cela car la valeur nominative n’a rien à voir avec la valeur marchande du dinar et c’est cette “aberration monétaire” qui peut expliquer les écarts entre les taux de changes officiel et parallèle de notre monnaie DZ avec le “business souterrain” qui s’ensuit.. Cette fois-ci, face aux indicateurs macroéconomiques peu reluisants du tableau de bord de l’économie algérienne qui ne cesse de recevoir les coups depuis le dernier trimestre de 2014, l’exercice de maintenir le grand écart entre les deux taux de changes officiel et parallèle du dinar s’avère, en lui-même, une périlleuse gymnastique.

On a l’impression que la main invisible du marché est en train de donner de sévères coups à certains dogmes hérités de l’économie socialiste administrée. Malgré cela, seul l’avenir nous dira si cette dépréciation de la valeur officielle du dinar va rattraper celle enregistrée sur le marché informel ou non.

M.K.