La Chine a commémoré officiellement dimanche pour la seconde année le massacre de Nankin (est), une vague d’atrocités commises dans cette ville par l’armée impériale japonaise en 1937 et ayant fait selon Pékin quelque 300.000 victimes.
Des centaines de personnes dont des militaires, des jeunes écoliers et des rescapés étaient présents lors d’une cérémonie au Mémorial du massacre de Nankin, selon des images diffusées par la télévision publique chinoise CCTV, alors qu’aucun haut dirigeant chinois n’était présent cette année.
« Si nous condamnons la sauvagerie de l’invasion (japonaise), ce n’est pas pour perpétuer la haine (…) mais pour créer, main dans la main, un avenir radieux et pacifique », a déclaré Li Jianguo, vice-président du comité permanent de l’Assemblée nationale populaire (ANP), la chambre d’enregistrement législative chinoise.
A 10h01 heure locale (02h01 GMT), une forte sirène a retenti dimanche au mémorial et les automobilistes circulant dans le centre-ville de Nankin étaient invités à stopper leur véhicule et à appuyer sur leur klaxon pendant une minute en signe de respect, ont rapporté les médias chinois.
CCTV diffusait par ailleurs des témoignages de rescapés, des vidéos d’époque décrivant les massacres et évoquait le rôle des ressortissants étrangers habitant alors Nankin dans le sauvetage de nombreux Chinois.
Une cérémonie bouddhiste en présence de moines chinois et japonais, ainsi qu’une veillée aux chandelles, étaient également prévues.
La Journée de commémoration du massacre de Nankin a été instituée l’an dernier après une décision de l’APN et la première cérémonie en 2014 s’était déroulée en grande pompe, en présence notamment du président chinois Xi Jinping, qui avait condamné « ceux qui essaient de nier le massacre ».
Les exactions perpétrées par les militaires nippons en Chine avant et pendant la Seconde guerre mondiale sont l’objet de tensions récurrentes entre Pékin et Tokyo.
Les documents relatifs au massacre sont inscrits depuis début octobre sur le Registre de la mémoire du monde de l’Unesco, une reconnaissance que le Japon avait considérée comme « extrêmement regrettable ».
« Le massacre de Nankin est un crime grave commis par le militarisme japonais pendant la Seconde guerre mondiale et un fait historique reconnu par la communauté internationale », avait alors rétorqué la porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying.