La « chicha » ou le « narguilé » a fait, durant ce mois de ramadan, une apparition très remarquée dans plusieurs cafés d’Oran, après avoir été longtemps confinée dans certains hôtels et restaurants uniquement.
Cette pratique « orientale » attire de plus en plus d’adeptes, pas seulement des adultes mais également des jeunes et des moins jeunes. Les uns croient que la « chicha » est moins nocive pour leur santé que les cigarettes. Les autres s’y adonnent pour la « frime » et le prestige.
Après être restée l’apanage de quelques « orientaux », installés à Oran, la « chicha » se « démocratise » et apparaît au grand jour dans les différents cafés de la ville, où certains gérants lui ont même consacré des espaces spéciaux à l’intérieur des commerces et même sur les terrasses.
Durant ces soirées du mois sacré, il est devenu plus que normal de voir des clients fumer la « chicha » tranquillement et avec un plaisir extrême.
A ce titre, le propriétaire d’un restaurant libanais, en activité à Oran, a souligné que le « narguilé » fait partie intégrante de la vie du citoyen libanais et oriental en général. « C’est une habitude bien ancrée chez nous. C’est même un fait culturel », a-t-il expliqué, ajoutant que son usage n’est pas le fait des seuls hommes mais également des femmes et même des enfants.
Le ressortissant libanais, qui réside depuis une quinzaine d’années en Algérie, a précisé qu’au début, il avait réservé, dans son établissement, un « coin narguilé » destiné à ses clients orientaux.
Ensuite, ce coin a pris de la surface et de l’ampleur pour accueillir une clientèle algérienne, friande et curieuse d’essayer les différents arômes de la « chicha », tels que la pomme, la pêche, la menthe et autres.
Rencontrée dans ce restaurant libanais, Mme Hafsa, une ressortissante syrienne, a indiqué que cette pratique est « tout à fait normale en Syrie ».
Pour elle, le narguilé est un substitutif à la cigarette et l’aide à arrêter de fumer.
Mohamed, propriétaire d’un nouveau café à Bir El Djir, pour sa part, a précisé que l’introduction de la « chicha » dans son commerce a été faite au début du mois sacré. Depuis, c’est le succès le plus total. La demande ne cesse de grandir auprès des clients, qui viennent passer d’agréables moments en soirée, entre amis.
L’idée d’acheter des narguilés lui est venue lors d’un voyage à Beyrouth, où il a remarqué un engouement assez particulier des orientaux pour la « Chicha ».
« Hamdoullah, jusqu’à présent, je n’ai pas à me plaindre. C’est un très bon investissement que j’ai fait », a-t-il indiqué en souriant.
Pour Hocine, les tentatives d’arrêter de fumer lui ont fait connaître le narguilé. Depuis, il a développé une certaine accoutumance pour cette pipe orientale et ses différentes arômes. « La fumée ne représente aucun danger pour la santé, car elle traverse d’abord un flacon d’eau aromatisée avant d’arriver à la bouche du fumeur », a précisé cet ex-fumeur invétéré qui s’est débarrassé, espère-t-il définitivement, de l’odeur repoussante de la nicotine.
De son côté, Amine, étudiant, a affiché son adduction au narguilé depuis l’an dernier, lors des soirées du ramadan, passées sous une « kheima » à Alger.
Ce fumeur se dit « conscient » de « la force attirante » du narguilé et de ses dangers aussi.
Des études effectuées dans ce sens ont démontré que la fumée du narguilé est aussi dangereuse que la cigarette, car contenant les mêmes matières toxiques et cancérigènes auxquelles s’ajoutent les colorants et les arômes qui ne sont soumis à aucun contrôle.
Des spécialistes expliquent que la fumée du narguilé contient pas moins de 4.000 substances toxiques, dont les principales sont la nicotine, le goudron, le monoxyde de carbone et même des insecticides.
Contrairement à ce que peuvent penser certains, une seule prise de narguilé équivaut à huit cigarettes. Le consommateur est exposé à plusieurs types de cancer, dont ceux de la bouche, du larynx, des poumons et de la prostate. Finalement, toutes les tentatives d’échapper aux dangers du tabac partent en fumée.