Oran enregistre plus de 600 nouveaux cas de cancer du poumon chaque année. Un chiffre qui donne froid au dos, si l’on sait que ce type de cancer tue chaque année pas moins de 4 000 algériens. Il s’agit là d’une pathologie qui a pour cause le tabagisme. Neuf (9) cas sur dix (10) de cancer du poumon sont des sujets fumeurs.
Ce chiffre est appelé à croître dans les années à venir dans la mesure où les Oranais comme tous les Algériens d’ailleurs, commencent à découvrir un nouveau tabac : «la chicha». Ces toute dernières années, la consommation de la «Chicha» s’est imposée comme un vrai phénomène de société. Preuve en est, les cafés-narguilés, ces salons de thé et autres cafétérias proposant ce produit moyennant 250 DA voir 500 dinars, qui commencent à proliférer un peu partout dans la capitale de l’Ouest. A Oran il existe en fait une trentaine de cafés proposant la «chicha», un mélange enivrant composée de 25% de tabac mixé à de la mélasse et un arôme de fruits.
Mais derrière ce goût suave et exquis de fraise, de kiwi, de cerise ou de miel, se cachent de vrais «tueurs». Munie d’un long tuyau communiquant avec un flacon d’eau aromatisée que la fumée traverse avant d’arriver à la bouche du fumeur, le narguilé est très dangereux. Selon des études prouvées, le fumeur de narguilé est exposé à de plus importantes quantités de nicotine, de monoxyde de carbone et d’autres toxines que le fumeur de cigarettes. Ces mêmes études ont révélé que fumer pendant une heure narguilé équivaut à pas moins 100 voire plus. La forte inspiration fait pénétrer la fumée plus profondément dans les poumons.
Le phénomène s’accroît, prend de l’ampleur et devient social, un mode de vie.
Celles et ceux qui fument la chicha ont leurs habitudes, leurs cafés favoris, leurs places, leurs ami(e)s et tout un rituel qui va avec un certain décor, l’ambiance, la musique. Fumer la chicha devient pour certains une moyen pour s’affirmer au sein du groupe, pour d’autres c’est un passe temps agréable et pour beaucoup c’est une réelle dépendance, en d’autre terme une drogue. Plus préoccupant, la consommation du narguilé expose à des risques de transmission microbienne, comme la tuberculose, car les fumeurs utilisent le même embout. La consommation du narguilé serait ainsi parmi les causes du retour en force de la tuberculose, le tiers des nouveaux cas de tuberculose recensés, ces derniers mois à Oran, serait directement lié à la consommation de la «chicha. Cette maladie touchant plus de 1 500 personnes par an, uniquement à Oran.
Fumer le narguilé provoque aussi une augmentation du risque de cancer, de bronchites chroniques, ou de problèmes cardiovasculaires. Aussi de plus en plus de jeunes femmes et de jeunes hommes fument la chicha, il suffit pour s’en rendre compte de voir les allers et venues incessantes au niveau de certains cafés réputés pour leur chicha qui produit des effets similaires à ceux du cannabis selon certains habitués qui en sont devenus accros.
L’âge assez jeune des fumeurs de chicha devrait inquiéter et soulever des interrogations sur cette tendance qui peut avoir des conséquences graves sur la santé ô combien fragile de nos jeunes qui semblent vouloir goutter à tous les vices.
Mehdi A