La chanteuse disparue préparait un clip spécial pour le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie

La chanteuse disparue préparait un clip spécial pour le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie

La regrettée chanteuse algérienne Warda El Djazairia, qui s’est éteinte jeudi dans la capitale égyptienne à l’âge de 72 ans, préparait un clip spécial pour les célébrations du 50è anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet prochain, avait rapporté cette semaine la presse cairote citant le fils de la diva. Selon des indiscrétions de journaux égyptiens, la nouvelle production de cette artiste à la voix exceptionnelle devait constituer une « surprise au sens plein du terme » aussi bien pour le public algérien que pour ses admirateurs arabes en général.

Depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, Warda a toujours été, par son art, au rendez-vous des grands événements nationaux.  A l’occasion du 10è anniversaire de l’indépendance de son pays, en 1972, la chanteuse a offert au peuple algérien -à Alger- un inoubliable chant patriotique (« Min baide », de loin), véritable hymne à la gloire de l’Algérie libre mais aussi à son propre retour au pays après une longue et énigmatique absence et sur invitation du président Houari Boumediène.

Evénement national à l’époque, son séjour à Alger a été l’occasion de retrouvailles particulièrement émouvantes entre un peuple et une artiste de talent au répertoire exceptionnel et, plus encore, une femme de cœur au comportement digne et exemplaire. Elle récidive le 5 juillet en 1982, vingt ans jour pour jour après l’indépendance, en interprétant une autre chanson patriotique tout aussi éternelle (Aid El Karama, la fête de la dignité), puis encore en 1987 avec d’autres succès dédiés aux combats de son pays pour la liberté et le développement.

De son vrai nom Warda Ftouki, « la diva de la chanson arabe » est née en 1939 en France d’une mère libanaise et d’un père algérien, Mohammed Ftouki, originaire de Souk Ahras, dans l’est de l’Algérie. Elle commence à chanter dès son jeune âge durant les années 1950 dans un établissement artistique appartenant à son père, avant d’entamer une riche carrière artistique en Orient, en Egypte surtout, où elle rencontre de grands noms de la chanson arabe, comme Mohamed El Moudji, Ryad Essambati, Mohamed  Abdelwahab et Baligh Hamdi, un temps son époux, qui lui composeront autant de chefs d’œuvre de la chanson sentimentale.

Durant les années 1990, elle se lance dans la chansonnette en s’imposant à la jeune génération de chanteurs grâce aux titres « Haramt Ahibek », « Betwenes Bik », « El Ghira », « El Ghorba » et « Ya khsara », et bien d’autres. L’interprète de « Lawla El Malama » ou encore « El Fourak », a vendu plus de 20 millions d’albums à travers le monde. Son répertoire compte plus de 300 chansons. La dépouille mortelle de la défunte sera rapatriée vendredi après-midi de la capitale égyptienne. L’enterrement aura lieu samedi au cimetière d’El à Alger.