La chanteuse chaâbi Malya Saadi enchante son public à Paris

La chanteuse chaâbi Malya Saadi enchante son public à Paris

malya_saadi-70d54.jpgMalya Saadi, la chanteuse de musique chaâbi, et pas seulement, a ravi mardi soir son public lors d’un concert, où sa voix, belle et mélodieuse, rythmée par une instrumentation moderne a fait vibrer le café-concert Le China à Paris.

Puisant dans son dernier et remarquable album, « Ya B’har », sorti récemment dans les bacs en Algérie, la chanteuse Malya Saadi a chanté avec un talent magistral, « Sobhan lah ya l’tif » du défunt Hadj Mohamed El Anka.

Le résultat est prodigieux. Chantée par une voix féminine au timbre chaleureux, cette chanson écrite en 1970 par Mustapha Toumi, soutenu par une orchestration moderne, avec une batterie et une basse, lui donnant un cachet contemporain, tout en préservant son authenticité, a subjugué un public visiblement fin connaisseur du répertoire chaabi.

Malya a enchainé son concert avec la chanson « Ya B’har « , écrite par Mahboub Stambouli et composé par le peintre et chanteur H’ssicen Saadi, le père de cette chanteuse de talent, et poursuivi son spectacle avec  » Bienvenue dans ma vie », au rythme reggae et une interprétation sans faille du répertoire du chanteur Georges Brassens ainsi que d’autres chansons modernes de son propre répertoire.

Il n’est pas fortuit que Malya se soit lancée dans la chanson chaâbi, longtemps considéré comme un apanage masculin.  » J’ai grandi dans un environnement propice, puisque mon père est chanteur de chaâb, et tout est parti de là. Très jeune, j’ai baigné dans cette musique, d’où mon amour pour elle », a-t-elle confié à l’APS peu avant le spectacle.  » J’ai tenté de nombreux essais musicaux, jusqu’au jour où j’ai produit mon album « Ya B’har » où j’ai vraiment senti mon intérêt pour cette musique. C’est vrai que je me suis beaucoup recherché et me je suis revenue à l’évidence qu’il fallait revenir à la source qui est le chant chaâb », a-t-elle dit.

« Voilà pourquoi aussi, je fais aujourd’hui une musique, très inspirée du chaâbi, tout comme j’interprète de la musique chaâbi traditionnelle et authentique et je m’épanouie entièrement dans ces genres musicaux », a ajouté Malya.

J’ai beaucoup appris aux côtés de mon père….

« Toute petite j’ai chanté le chaâbi avec mon père, j’ai beaucoup appris à ses côtés, et parallèlement je me suis essayée à d’autres genres de musiques.

Ainsi, j’ai fait des tournées pendant trois ans, avec un groupe de musiciens et chanteurs gitans et c’est avec eux que j’ai appris le métier de la scène », a-t-elle pécisé.

Ensuite j’ai poursuivi ma scolarité avec des options de musiques. J’ai même essayé du R’n’B dans ma jeunesse, tout comme j’ai fait partie d’une chorale où j’ai chanté des chants classiques », a encore confié cette chanteuse que le public assimile à une véritable révélation. « Mais le retour à la source a été inévitable, finalement, a-t-elle poursuivi. « Et c’est ainsi que j’ai sorti mon album Ya B’har qui me ressemble énormément.

Car j’y ai mis spontanément des chansons de mon choix. « Je me suis rendue compte, par la suite, que cet album raconte tout ce que je ressentais, toute mon histoire, à l’image de la chanson Ya B’har que mon père a enregistré il y a 25 ans ».

« A l’époque j’étais très jeune et j’avais assisté à la préparation de cet album, aux enregistrements, et en préparant mon propre album j’avais demandé à mon père de me donner les paroles de cette chanson que je voulais reprendre », s’est-elle rappelée.

« C’est une chanson qui m’a marquée au point que mon album a été intitulé du nom de cette chanson qui résume pour moi, ma vie en France, la nostalgie de mon pays l’Algérie, de l’exil, les souvenirs de mon enfance et de mon père, mais c’est aussi l’histoire de la chanson elle-même que j’ai vécu lorsque mon père préparait cette chanson », a expliqué Malya.

Au sujet de la chanson « Sobhan lah ya l’tif » du défunt Hadj Mohamed El Anka, elle avoué que ce fut pour elle « un challenge » de reprendre un titre classique du répertoire chaâbi. Elle a également confié avoir hésité entre cette chanson et « Ya dif Ellah » de Amar Ezzahi qu’elle compte probablement consacrer pour un prochain album, dont elle dit avoir « quasiment le contenu en tête », tout comme elle admet désirer chanter « Mel Djefni » du même interprète, mais ajoute cependant que pour l’instant, elle prend le temps de  » savourer  » son dernier album composé de neuf titres, sorti cette année en Algérie.

« Même si je me suis essayée à toutes les musique, le chaâbi, est la musique qui me fait le plus vibrer, c’est quelque part, une identité. J’ai le sentiment que le chaâbi et l’Algérie font partie de ce que je suis au fond de moi-même », a dit Malya qui a tenu à remercier son public pour tous les témoignées d’amitié qu’il lui exprime par sa présente et sa fidélité.