La chanteuse algérienne d’expression kabyle Chérifa est décédée à Alger dans la nuit de jeudi à vendredi à l’âge de 86 ans a annoncé la Radio algérienne.
Chérifa confiait, il y a quelques temps, qu’elle se sentait abandonnée et ne reçoit la visite de personne depuis qu’elle est alitée.
Pourtant, elle a tant donné à la chanson et à l’art. Elle méritait sans doute de bien meilleurs derniers jours de sa vie. Mais hélas, elle nous quitte avec ce sentiment d’abandon envers les siens.
Biographie :
Cherifa, Ouardia Bouchemlal de son vrai nom, est née le 9 janvier 1926 dans le village de Ait Halla de la commune d’Ilmayen dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj.
Dans les années 1940, elle chante à la radio et s’impose rapidement comme la maîtresse du chant kabyle.
Pendant des années, elle part en tournées en Algérie et enregistre de nombreux succès, de sa composition, ou puisés dans le patrimoine folklorique.
Abka Wala Khir Ay Akbou , Aya Zerzour ,Azwaw (réarrangée et interprétée par Idir) et Sniwa d ifendjalen figurent parmi les pièces de référence de la chanteuse traditionnelle, très reprises par les artistes et que le public affectionne en particulier.
A l’étranger, depuis les années 1990, la défunte s’est produite en France, en 1993 l’Olympia, en 1994 à l’Opéra Bastille et en 2006 au Zénith de Paris. Chantant la vie sous tous ses aspects, Chérifa était célèbre entre autres, pour ses préludes (Achouiq) et des chants d’amour (Ahiha).
Les poèmes et les mélodies qu’elle a composés se comptent par centaines et sont régulièrement repris. Tardivement reconnue, Chérifa s’inspirait de ses souffrances pour écrire et composer ses chansons.
Artiste populaire, son œuvre émane de son expérience dans la vie, elle sera inhumée samedi au village d’Ilmayen à Bordj Bou Arreridj.