Le futur gouvernement qui doit être formé dans les plus brefs délais, n’aura ni le temps ni les circonstances atténuantes.
Le président Abdelaziz Bouteflika, réélu le 17 avril dernier avec 81% de voix, prêtera serment ce matin, lors d’une cérémonie publique qui sera organisée au Palais des nations. Des membres du gouvernement, des personnalités politiques, militaires, historiques, médiatiques, des hommes de droit et des parlementaires sont conviés à cette cérémonie, la quatrième du genre pour le président Bouteflika depuis son arrivée au pouvoir en 1999.
Si pour annoncer sa candidature à la présidentielle, il n’est pas tenu de le faire de vive voix, si durant la campagne électorale, M.Bouteflklika avait le droit de se faire représenter par une personne de son choix qu’il peut déléguer, toutefois, il ne pourra pas échapper à cette étape de prestation de serment.
L’ article 75 de la Constitution est clair: «Le président de la République prête serment devant le peuple et en présence de toutes les hautes instances de la nation, dans la semaine qui suit son élection.» La main sur le Coran, le président doit lire un texte d’une dizaine de lignes lors de cette cérémonie très attendue par les observateurs. Bouteflika a été réélu pour un quatrième mandat avec 81,49% de voix, selon le résultat définitif annoncé mardi dernier par le Conseil constitutionnel.
Son principal rival, Ali Benflis, a recueilli 12,30% des suffrages, et le taux de participation a été de 50,70%, selon les résultats définitifs. Dans un message à ses compatriotes, diffusé juste après la proclamation de ces résultats, Bouteflika a promis de s’adresser «plus longuement» aux Algériens dans les prochains jours afin de leur «redire ses engagements» et de les «entretenir de l’oeuvre de construction nationale» qu’il va «poursuivre» avec eux.
Aussi, selon certaines sources, il est attendu à ce que le président Bouteflika s’adresse aux citoyens mercredi prochain, à la veille de la Fête internationale du travail. Cela pour annoncer plusieurs mesures dont, notamment celle de l’augmentation des pensions des retraités et d’autres mesures encore concernant les jeunes.
Mais il n’y a pas que ces mesures. Les observateurs attendent en effet la formation d’un nouveau gouvernement qui libérera la scène politique figée depuis près d’une mois en raison de la campagne électorale pour la présidentielle. Les observateurs sont unanimes à dire que la formation de ce gouvernement doit intervenir le plus tôt possible tant les défis et les attentes sont énormes. «Aussi, le président Bouteflika rencontrera Youcef Yousfi après la prestation de serment.
Logiquement, M.Yousfi devrait lui rendre sa démission. Et selon toute vraisemblance, ce sera l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal qui serait reconduit à son poste. On croit savoir que «la nouvelle équipe gouvernementale sera composée par la majorité présidentielle (le FLN, le RND, le TAJ et le MPA). Le vieux parti aura la part du lion dans cette équipe qui sera agrémentée par quelques nouveaux noms venant des petites formations politiques avec peut-être l’entrée de quelques formations microscopiques qui ont eu un rôle durant la campagne électorale», ajoute notre source.
Par souci de continuité, il ne devrait donc pas y avoir de grands chamboulements au sein du gouvernement qui aura pour première tâche la révision de la Constitution. Mais il n’y a pas que ce projet.
Le futur gouvernement n’aura ni le temps ni les circonstances atténuantes. Les animateurs de la campagne du président Bouteflika ont fait de nombreuses promesses, les attentes de la société sont tout aussi nombreuses, le futur Premier ministre ne dormira pas sur ses lauriers.