Son ambition profonde est de mener l’Ugta sur le chemin du renouveau, loin des desseins machiavéliques des forces rétrogrades.
Figure emblématique de la Centrale syndicale Ugta, et farouche défenseur
des droits des travailleurs, Abdelmajid Sidi Saïd reprend le flambeau lors de la disparition de Abdelhak Benhamouda, héritant d’une organisation lourdement affectée par les problèmes socioéconomiques de l’époque. Issu du fin fond de la Kabylie, de Aïn El Hammam, Abdelmajid Sidi Saïd forge et puise sa ligne démocratique et son caractère de justicier, très tôt, dans les pratiques des djemaâs de villages (conseil des sages), pour ne plus s’en défaire tout au long de son itinéraire professionnel.
Responsable des négociations et des conflits sociaux à l’époque où la capitale vivait les grandes grèves et d’interminables conflits, il s’investit corps et âme dans la lutte contre l’islamisme politique et l’irresponsabilité de certaines conceptions politiques de gestion du pays. A travers son franc-parler, et son charisme incontestable, il offre à sa venue, un nouveau souffle à la Centrale.
Ce qui lui a valu d’être l’un des principaux acteurs de la conclusion du Pacte national social et économique en 2006, pour aboutir en 2014 au Pacte national social et économique de croissance, ratifié par les partenaires de la tripartite. En fin communicateur, il exprime fermement sa position et celle de la Centrale sur les réformes économiques, sur les différents dangers d’ordre sécuritaire, économique ou politique qui guettent le pays, sans pour cela s’éloigner de la réalité du terrain. Mu par un savant mélange de militantisme et de générosité, il participe aux changements fondamentaux de la Centrale, et plaide fortement pour une autonomie totale de l’Ugta, lors du 8e Congrès, sans pour cela s’éloigner de sa nature profonde, celle de rassembleur et d’éternel défenseur des causes justes. Dans ce sillage, on le retrouve pratiquement lors de toutes les catastrophes qui ont ébranlé le pays, endossant la casquette de leveur de fonds, il ne rechigne jamais à actionner son réseau de solidarité pour venir en aide aux victimes et à ceux qui souffrent en se tenant constamment à l’écoute des doléances et des préoccupations des citoyens. Il ne manque jamais de les réconforter et encourager pour les aider à affronter les situations difficiles.
Enfin, Abdelmajid Sidi Saïd, à travers son parcours syndical et son tempérament, considère que le plus grand danger demeure l’intégrisme qui se dresse contre toute forme de dialogue, de pensée créatrice, d’émancipation et de syndicalisme. C’est précisément ce qui motive en lui cette volonté de partager avec les militants de l’Ugta, sa vision essentiellement basée sur une société de tolérance, de liberté de pensée et de parole. Son ambition profonde est de mener l’Ugta sur le chemin du renouveau, loin des desseins machiavéliques des forces rétrogrades, et il assume à ce titre, le parcours de la Centrale dans une conjoncture politico-économique difficile.
Abdelmajid Sidi Saïd demeure fidèle aux principes et à la mémoire de ses prédécesseurs valorisant leurs actions et leurs positions constamment dirigées au profit des opprimés. Cependant, il n’aspire qu’ à une vie simple et dénuée de tous ses aspects matériels éphémères, une vie foncièrement construite et orientée sur deux axes: dignité et solidarité.