La Casbah est un joyau architectural en déliquescence, mais également le terreau d’une Culture et de traditions séculaires dont la richesse et l’enseignement se perdent de génération en génération.
A l’image du M’Zab et de l’architecture en terre, les architectes voient en La Casbah un enseignement sans pareil en matière de conception urbanistique et architecturale. Mais ce lieu indéfinissable est une entité dans la quelle un savoir-vivre et un savoir être sans pareil se sont développés durant plusieurs décennies.
L’une des particularités de La Casbah, c’est cette fameuse vie sociale riche et pleine de finesse qui emplissait les basses maisons blanches de la médina. Les femmes avaient bien évidemment un rôle fondamental dans le maintien d’une certaine dynamique sociale et d’une vivacité dans la transmission des traditions.
La bouqala, les habits traditionnels, le rituel de la jeune mariée au hammam, les fameux artisans qui exposaient leur travail au niveau des venelles de la cité, les cafés Diwan, et le mythique Sidi Abd Errahmane Ethaalibi, font que ce lieu est un symbole de la culture Algéroise qui avait alors atteint un important raffinement.
Il est difficile de présenter une liste exhaustive de toutes les subtilités de la culture de la Casbah, mais voici quelques points fondamentaux :
Les fameuses bouqalettes, une tradition emblématique qui demeure une véritable distraction pendant les soirées Ramadhanesques, mais aussi le véhicule d’une sagesse populaire qui n’a pas son pareil.
L’eau de fleur d’oranger avec le café ; le petit plus du café des habitants de la Casbah (particularité que l’on retrouve dans d’autres régions du pays).
Le Hammam était un vrai rituel à la médina, dans la mesure où les accessoires étaient particulièrement soignés. Les tasses, le tapis où s’allonger, la présence de jasmin et de pétales de rose dans des petites coupoles, faisaient partie d’une ambiance particulière qui cristallisait la spécificité d’un vrai moment de détente et de partage passé au Hammam.
La visite du tombeau de sidi Abderrahmane Ethaalibi, qui se fait généralement le vendredi, en allumant une bougie et en déposant éventuellement un repas pour les gens nécessiteux. La visite de la dépouille du « saint patron d’Alger » est à la fois considérée comme une marque de déférence et un porte bonheur lorsque ce que l’on appelle « niya » est pure.