La carte de vigilance Météo Algérie “pas suffisamment vulgarisée”

La carte de vigilance Météo Algérie “pas suffisamment vulgarisée”

La carte de vigilance de Météo Algérie, lancée en 2017, commence à se faire connaitre, mais n’est pas encore suffisamment vulgarisée pour détrôner le Bulletin météo spécial (BMS), a estimé mardi à Alger un responsable de l´Office nationale de la météorologie (ONM).

« L’aide des médias est vitale pour faire connaître, auprès de la population et aussi des pouvoirs publics, l’utilité de cette carte », a indiqué M. Bachir Hamadache, directeur de la prévision et des télécommunications météorologiques à l´ONM lors de la Rencontre nationale de la gestion des risques de catastrophes.

La vigilance météorologique, mise en place le 23 mars 2017, est le fruit d’un programme de modernisation de l’établissement et de la volonté de Météo Algérie de mettre en place un dispositif complet et d’actualité visant à informer simultanément les pouvoirs publics, les médias et la population sur des risques météorologiques potentiels, leur gravité, leur évolution, leurs conséquences attendues et des conseils de comportement adaptés.

Disponible sur le site web de Météo Algérie et sur Smart phone, la carte vigilance météorologique donne un signal pertinent sur le niveau de danger d’un phénomène prévu dans les 24 heures.

La carte de vigilance météorologique a été conçue sur la base d’un découpage territorial par wilaya en charge de la gestion des crises et une échéance de 24 heures avec une anticipation suffisante pour l’action, a-t-il expliqué.

Sept paramètres météorologiques sont couverts à savoir vents violents, orages, fortes pluies, neige-verglas, grand froid, canicule et vents de sable avec des niveaux de vigilance signalés par les couleurs verte, jaune, orange et rouge, correspondant à des niveaux de risque.

La carte de vigilance est actualisée tous les jours à 06h00 et à 17h00 et plus fréquemment si la situation l’exige, a-t-il relevé, indiquant que des bulletins de suivi, qui sont actualisés aussi souvent que nécessaire en cas de vigilance jaune, orange ou rouge, informent sur l’évolution du phénomène, sa durée, son intensité et donne aussi des conseils de comportement inhérents à la couleur de la vigilance.

M. Hamadache a fait savoir que la majorité des pays européens et en particulier ceux du pourtour méditerranéen sont passés à la carte de vigilance, soulignant l´existence d´une carte de vigilance pour l’Europe qui est géré par Eumetnet (European Meterological Network), organisme auprès duquel Météo Algérie a obtenu l’autorisation pour l’utilisation des symboles (pictogrammes) des paramètres météo qui font l’objet de vigilance.

« Il y a lieu de signaler que de par la difficulté de prévoir certains phénomènes locaux tels que les orages et les rafales de vents, un pourcentage de fausses alarmes et de non détection est toléré dans les Etats ou la carte de vigilance est adoptée », a-t-il dit.

« Afin de mettre en place un dispositif aussi efficace que possible, un comité de suivi analyse les différents épisodes de vigilance orange et rouge en tenant compte de toutes les observations météorologiques disponibles a posteriori ainsi que des retours de terrain des partenaires », a-t-il fait valoir.

L´Algérie, affectée par des perturbations atmosphériques sévères

M. Hamadache a, par ailleurs, indiqué que l’Algérie, de par sa situation géographique, « est affectée par des perturbations atmosphériques qui se forment ou se régénèrent en Méditerranée qui est identifiée par plusieurs auteurs comme étant la région la plus cyclogénétique (processus de constitution et d’évolution d’un cyclone) dans le monde ».

La plupart des dépressions répertoriées dans sa partie occidentale sont profondes et sont à l’origine du temps violent (vents forts, inondations etc.), qui affecte parfois les régions entourant le bassin méditerranéen.

En outre, l´Algérie est affecté par d’autres types de temps dits sévères tels que les tempêtes de sable, les remontées d’air tropical provoquant des orages intenses sur la région du Hoggar/Tassili, qui sont parfois à l’origine de crues dévastatrices.