Des sommes colossales ont été injectées pour redorer l’image de la capitale et lui restituer son nom d’Alger la Blanche, mais sans grand succès.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a fait un constat peu reluisant sur la gestion actuelle de la capitale, a déploré les lacunes qui persistent dans certains domaines « malgré les réalisations accomplies » à ce jour, en se demandant où va l’argent consacré à la rénovation et l’équipement de la capitale.
« Ce n’est donc pas une question d’argent mais plutôt une question de gestion », a-t-il déduit jeudi lors de sa réunion avec des membres de son gouvernement et les autorités locales au siège de la wilaya d’Alger.
Au cours de cette rencontre urgente consacrée exclusivement aux problèmes de la capitale, le Premier ministre s’est dit prêt à aller jusqu’à changer l’organisation de l’administration pour améliorer la gestion de la capitale. « S’il faut changer l’organisation administrative et la création de nouveaux services pour la capitale alors changeons là », a-t-il tranché.
Le Premier ministre a souligné l’urgence de trouver des solutions immédiates et de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la situation de la capitale qui « représente la vitrine de l’Algérie en 2014 et de la hisser au niveau des aspirations des citoyens. « Certes, la capitale a connu d’importantes réalisations ces dernières années, mais elles n’ont pas été accompagnées de structures publiques dans certains endroits et secteurs », a-t-il martelé, en affirmant une fois de plus que le problème n’est pas dans le manque du budget qui est « disponible », mais dans la gestion de la ville.
Pour étayer ces propos, il a cité le projet de rénovation et de restructuration de la Casbah qui a stagné malgré le budget colossal consacré par l’Etat pour la restauration de ce patrimoine universel. « Un budget conséquent a été dédié par l’Etat pour la réalisation des études relatives à la réhabilitations de sites historiques d’Alger. Il y a un énorme retard sur le terrain, bien que ces études de réhabilitation aient été finalisées », a-t-il déploré.
Outre le problème du vieux bâti et la rénovation des sites et des monuments historiques, le Premier ministre a évoqué le problème de l’insalubrité et de la pollution qui ternissent davantage l’image de la capitale. Il y a également les interminables chantiers relatifs à la réhabilitation du vieux bâti, les réseaux routiers et les voiries qui sont toujours à la traîne suscitant l’impatience et parfois la colère des citoyens.
Le wali d’Alger, Abedelkader Zoukh, a reconnu pour sa part que les moyens locaux ne permettent pas à la wilaya de réaliser le plan stratégique de la wilaya d’Alger (2010-2029). « Ce plan dont certains projets sont déjà lancés ou en cours de réalisation nécessitent selon le wali d’Alger, le recours incontournable aux bureaux d’études étrangers et aux entreprises de réalisation étrangères. Pour la rénovation de la Casbah et des endroits situés à ses alentours, il a annoncé que la wilaya a relogé 16 000 familles qui habitaient dans des bidonvilles érigés dans la Casbah et qu’un travail de coordination se fait actuellement avec le ministère de la Culture et celui de l’Urbanisme pour rétablir le vieux site.
Outre le problème de l’urbanisme, du relogement, du vieux bâti, du patrimoine de la Casbah et des bâtisses non achevées, cette rencontre tenue à hui clos s’est également penché sur les grands ouvrages d’arts à Alger dont l’aménagement de la façade maritime des Sablettes, de Oued El Harrach et les projets de réalisation des stades à Baraki et à Douéra.