Le temps caniculaire que connaît la capitale cette dernière semaine du mois sacré a fait que les pavillons des urgences médicochirurgicales du CHU Mustapha-Pacha et de Bab El Oued (Alger) sont pratiquement vides dans la journée. Sortir est devenu une vraie corvée.
Lors d’une virée au niveau de ces établissements hospitaliers durant le week-end, on a eu à constater que ces services étaient pratiquement vides, mis à part quatre ou cinq personnes, dont la majorité souffre de maladies chroniques. Ces dernières sont en détresse et les praticiens sont impuissants devant la chaleur et le jeûne.
Le CHU Mohamed-Lamine-Debaghine de Bab El Oued enregistre annuellement près de 90 000 évacuations aux urgences médicochirurgicales. La pression est encore plus grande sur le CHU Mustapha-Pacha, qui consigne environ 700 passages par jour, soit presque 240 000 par an. Une dizaine de malades, en majorité accompagnés de parents, s’identifient au poste de triage. D’autres attendent devant les cabines de consultation.
Depuis le début de cette canicule qui a caractérisé ce mois de jeûne, c’est particulièrement après le f’tour que l’affluence est grande. «Les gens mangent de façon non-stop et après ils souffrent de problèmes d’indigestion et autres.» Dans un quartier aussi populaire que celui de Bab El Oued, toutes les urgences, graves ou légères, prennent systématiquement le chemin de cet hôpital.
Du côté des urgences du CHU Mustapha, le temps d’attente se prolonge largement au-delà de la demi-heure admise pour bénéficier d’une consultation alors que les médecins de garde et les paramédicaux prennent tout leur temps de détente. Une contrainte très mal vécue par les patients et leurs parents qui n’arrivent plus à respirer à cause de la chaleur et des problèmes gastriques dus au manger du f’tour. Tous se révoltent contre le temps d’attente qu’ils jugent trop long. De leur côté, les médecins de garde indiquent que les urgences réunissent à la fois de vrais malades, de faux patients, des médecins dépassés et des parents angoissés.
Manal C.