La direction du Front de libération nationale (FLN) semble ne pas perdre de temps dans la préparation des prochaines législatives attendues dans moins de quatre mois puisque la date légale ne doit pas passer le 17 mai, date de l’organisation des échéances de 2007.
Des bulletins de candidature sont déjà mis en circulation au niveau de plusieurs wilayas et les militants du vieux partis sans exception, même les redresseurs, sont appelés à les retirer et les remplir. C’est ce que nous avons constaté au niveau de différentes localités.
Cette opération est lancée suite à une circulaire signée par Abdelaziz Bekhadem, disponible au niveau des différentes kasmas et mouhafadhas du parti. Cette note de Belkhadem affirme que les candidatures sont ouvertes sans demander à un militant ou un autre dans quel camp il se situe (redresseurs ou autres). Une manière pour la direction du vieux parti d’essayer de se réconcilier avec «les mécontents» et pourquoi pas détourner la stratégie de Salah Gougil, coordinateur du mouvement de redressement.
D’autre part, cette stratégie du FLN intervient à la veille de la convocation du corps électoral par le Président Bouteflika prévu au début du mois de février et au moment où le mouvement de redressement du FLN affirme que sa composante se présentera sur des listes indépendantes. Un choix qui pourrait rendre la situation difficile au FLN qui veut déjà rattraper le recul enregistré lors des législatives de 2007 à cause de l’indiscipline de ses militants et voilà que la menace des redresseurs vient chambouler les cartes de Belkhadem qui veut assurer la majorité parlementaire afin d’avoir la main sur la prochaine révision de la Constitution dont les enjeux sont énormes pour la présidentielle de 2014.
Dans un communiqué rendu public, hier, le Mouvement de redressement du FLN, il a été question de dresser un «constat» qui parle «d’une crise dangereuse et inédite que vit le parti sur le plan politique et organique» car «les pratiques démocratiques sont absentes dans la gestion du parti, qui est géré en dehors de son règlement intérieur et de son statut particulier… une vérité qui peut se résumer dans le fait que le parti s’est démarqué de sa base militante depuis le 9e congrès contesté et le renouveau des instances de base par des désignations sans passer par le vote».
Dans ce cadre, il a été ajouté à l’adresse de Abdelaziz Belkhadem que ce dernier «nie l’existence de toute crise au sein du parti et observe une fuite en avant, ce qui aura un impact négatif sur le devenir du parti, puisque le FLN est géré actuellement par des centres d’affaires et d’argent, alors qu’il était un exemple de crédibilité dans le passé».
Enfin, la même source affirme que «malgré la sagesse des revendications du mouvement de redressement par la révision de la composante du comité central et l’élection des instances de base par les militants (…) Belkhadem essaye toujours de gagner du temps en ignorant les appels à la réconciliation, ce qui le met tout seul devant la responsabilité de tout échec du parti aux prochains rendez-vous électoraux».
Après avoir dressé ce constat, les redresseurs expliquent qu’ils «resteront toujours des adeptes de la restitution au parti de ses vraies valeurs… et pour la récupération de tous les militants intègres qui ont été écartés des rangs du parti (…) nous nous battrons pour sortir de cette étape la plus médiocre qu’a vécue le parti depuis sa naissance», lit-on dans le communiqué.
Il est à souligner que la mission ne sera pas facile pour le FLN durant les prochaines législatives, car en plus des redresseurs, il y a les indisciplinés qui vont se présenter comme candidats libres sans oublier les militants qui ont choisi le tout nouveau jeune parti créé par l’ex- député et fidèle de Ali Benflis, Abdelaziz Belaid appelé «El Moustakbal», un parti qui a de fortes chances d’obtenir l’agrément des services de l’Intérieur aux côtés de pas moins 15 formations politiques qui attendent l’aval de l’Intérieur afin de tenir leurs congrès constitutifs.
D’autre part, le FLN sera opposé au parti d’Ahmed Ouyahia qui ne veut plus jouer les seconds rôles au Parlement sans oublier les tentatives des islamistes qui veulent créer leur front au moment où ils sont dispersés.
Face à tout cela, il y a la crainte de l’abstention et le renouvellement d’un scénario plus dur que celui des législatives de 2007.
Par Nacera Chenafi