La CAN est finie pour l’EN, l’heure est au bilan ,Ce qui doit changer chez les Verts

La CAN est finie pour l’EN, l’heure est au bilan ,Ce qui doit changer chez les Verts

La Coupe d’Afrique des nations est finie pour les Verts. Les Algériens repartent au pays beaucoup plus tôt que prévu avec un seul point dans leur escarcelle, deux buts marqués et cinq buts encaissés, soit un solde négatif de trois, consécutivement aux deux défaites contre la Tunisie et le Togo et au nul synonyme d’honneur sauf contre la Côte d’Ivoire.

Le bilan est négatif, et comme le soulignait un technicien présent ici à Rustenburg, en l’occurrence Joseph Antoine Bell, l’ex-gardien du Cameroun, “vous avez beau développer du beau jeu, comme c’est le cas de l’équipe d’Algérie, ce qui compte en football c’est le résultat final, et là, nous ne pouvons que regretter l’élimination de cette équipe”. Mais au-delà du constat d’échec relevé à l’unanimité par les spécialistes, le plus important serait de tirer les enseignements de cette participation. Vahid Halilhodzic, venu en Afrique du Sud justement pour tester les capacités d’une formation complètement remaniée par rapport à celle qui a participé au Mondial sud-africain, a sans doute une idée beaucoup plus précise sur l’avenir de l’EN. “Je ne pense pas que nous avons été ridicules dans cette CAN, lors des trois matches que nous avons disputés, car les statistiques de la CAF relèvent que, chaque fois, nous avons eu au moins 10% de possession de ballon de plus que l’adversaire. Cela veut dire que nous avons dominé et pris le jeu à notre compte. Cela veut dire aussi que notre préparation effectuée pour cette CAN a été fructueuse à ce niveau-là. Maintenant, il est clair que lorsque les résultats ne suivent pas, il y a lieu d’analyser tout cela d’une manière sereine. J’ai déjà évoqué le manque de rigueur en défense et le manque d’efficacité en attaque, les erreurs d’arbitrage aussi, mais il doit y avoir aussi d’autres raisons. En tout cas, cette CAN va me servir de base de travail très importante. Je peux vous dire déjà que je suis optimiste pour cette équipe, je sais pertinemment qu’elle aura un bel avenir dans pas si longtemps”, a-t-il confié à “Liberté”, mercredi, à l’issue de la rencontre contre la Côte d’Ivoire.

Ces propos rappellent étrangement ceux de l’ex-entraîneur national Jean-Michel Cavalli, qui avait déclaré à peu près la même chose, alors que les Verts venaient d’hypothéquer largement leur qualification à la CAN 2008. Quelques mois plus tard, l’élimination sera consommée sous la houlette de Ali Fergani. En effet, intronisé à la tête des Verts, Saâdane s’était reposé sur une base de joueurs issus de l’EN version Cavalli, à l’image de Antar Yahia, Bouguerra, Belhadj, Ziani et autres Mansouri pour bâtir l’équipe qui allait atteindre les demi-finales de la CAN 2010 et le Mondial 2010.

Ceci pour dire donc que l’échec d’aujourd’hui peut-être “rentabilisé” dans un proche avenir. C’est dans ce cadre-là que l’on ne peut que saluer la décision de la FAF de miser sur la continuité dans le travail et le maintien de Halilhodzic. Son expérience avec l’équipe permettra de faciliter une transition nécessaire. Une transition qui implique notamment des changements inéluctables sur le plan de l’effectif, les trois compartiments de jeu. En effet, si le gardien Mbolhi a confirmé encore une fois qu’il reste un keeper sur lequel l’Algérie peut encore miser, il n’en demeure pas moins que secteur défensif doit être revu. La charnière centrale, que cela soit Medjani-Belkalem ou Halliche-Belkalem, a montré des signes de fragilité.

Le retour de Madjid Bouguerra tombe donc à point nommé. L’expérience de Bouguerra et sa solidité défensive sera d’un grand apport à Halilhodzic, d’autant plus que le défenseur de Lekhwiya constituera aussi le leader du groupe qui fait tant défaut aux Verts. Dans les couloirs, si Djamel Mesbah remplit assez bien son rôle pour le moment (en attendant Ghoulam) sur le flanc gauche, Mehdi Mustapha sur le flanc droit a montré ses limites. Le joueur d’Ajaccio n’a pas les qualités requises pour aspirer à une place en équipe nationale, et Halilhodzic doit impérativement dénicher un élément à ce poste.

L’EN ne peut pas continuer à se priver d’une animation de jeu dans le couloir droit. Au milieu du terrain, il est clair que ce qui a manqué le plus à la sélection algérienne c’est un relayeur constructeur capable de récupérer le ballon et d’être précis dans sa relance. Hassan Yebda peut constituer la solution idoine à ce problème, c’est pratiquement le seul milieu de terrain algérien en activité capable d’assumer cette responsabilité. L’Algérie, que cela soit sur le plan local ou au sein des expatriés, manque cruellement de ce genre de joueurs, même si Mehdi Lacen et Guedioura n’ont pas grand-chose à se reprocher. En revanche, le choix de Lemmouchia, en plein déclin, est largement discutable. Dans l’animation du jeu, Halilhodzic doit aussi repérer un meneur. L’expérience de Feghouli à ce poste-là n’a pas été concluante. L’attaquant de Valence est beaucoup plus à l’aise et surtout dangereux sur le flanc droit de l’attaque. Peut-être faudrait-il confier cette tâche à Kadir ou encore à Djabou qui ne réclament que cela. En attaque, le duo Slimani-Soudani n’a pas été trop efficace dans cette CAN.

Seul Soudani a marqué un but. Slimani a été la grosse déception, mais c’est là un élément qui se forme encore, sa marge de progression peut-être étonnante, surtout s’il arrive à décrocher un contrat pro à l’étranger, mais en attendant Halilhodzic doit trouver une solution. Serait-ce Belfodil ? Tout porte à le croire.

Vahid a d’ailleurs quasiment annoncé sa venue pour le 22 mars prochain, à l’occasion de la rencontre contre le Bénin à Blida, comptant pour les éliminatoires du Mondial 2014.

S. L