Après le casse-tête des listes de candidatures, les partis s’apprêtent à attaquer la phase la plus importante, à savoir la stratégie électorale.
C’est le branle-bas de combat au sein des partis. L’approche à grands pas du rendez-vous des locales accentue la pression chez les partis. Ces derniers doivent affûter leurs armes pour mener la campagne électorale qui débutera officiellement le 29 octobre prochain. Après le casse-tête des listes de candidatures, les partis s’apprêtent à attaquer la phase la plus importante, à savoir l’élaboration de la stratégie électorale. Tout dépendra de cette règle. Le programme de visite sur le terrain, le discours politique, les affiches, les slogans et les thèmes développés sont autant de cartes sur lesquelles vont miser les partis pour garantir un bon score aux locales. Devant la participation d’une soixantaine de formations politiques, la course s’annonce très rude dès le départ. Les acteurs politiques doivent faire un travail de réflexion pour apporter de nouvelles approches et des solutions qui permettent aux futurs responsables locaux de mieux gérer les affaires des communes et de répondre aux attentes des citoyens. Ce qui n’est pas une sinécure. Les partis ont un délai de deux semaines pour peaufiner et trouver les idées qui accrochent. La plupart d’entre eux multiplient les réunions de travail pour débattre de cette stratégie. «Nous avons entamé les préparatifs de la campagne électorale depuis un bon moment», a affirmé Rachid Assas, membre du bureau politique. Contacté par nos soins, cet ancien sénateur n’a pas voulu avancer plus de détails vu que le secrétaire général du FLN anime aujourd’hui une conférence de presse pour s’exprimer sur l’opération électorale. Le parti du RND semble être en avance. Le Rassemblement national démocratique a arrêté même son programme d’action durant la campagne électorale. Son secrétaire général, Ahmed Ouyahia s’impliquera également, et ce, malgré ses responsabilités au sein du Premier ministère. Il va effectuer, à lui seul, dix déplacements pour tenter de mobiliser davantage les citoyens, qui sont en rupture avec la chose politique, à se rendre aux urnes. Conforté par le score enregistré lors des législatives, le RND va carburer à fond pour renforcer et multiplier sa présence au niveau des structures locales. L’opposition se prépare de son coté pour la bataille. Le Mouvement de la société pour la paix, (MSP) se dit prêt pour cette campagne. «Nous avons élaboré le programme électoral et même le discours politique qui sera développé», a affirmé Abderahmane Benferhat, porte-parole du parti. Joint par téléphone, ce dernier a affirmé que le parti fera le tour des 48 wilayas excepté El Taref, où il n’est pas représenté, pour expliquer son programme et défendre son approche. Selon lui, la campagne électorale sera animée par le président du parti, Abdelmadjid Menasra et son prédécesseur, Abderrazak Makri. Le MSP réunira son bureau demain pour débattre du thème de campagne. Le Parti des travailleurs est également en pleine préparation. La secrétaire général réunit constamment son staff pour finaliser sa stratégie électorale. Les partis doivent déployer des moyens énormes pour garantir un résultat satisfaisant. Or, devant cette crise économique, ces derniers se retrouvent avec des finances limitées. Nul n’ignore que la campagne électorale demande des moyens financiers énormes. L’affichage, l’hébergement, les déplacements sont autant de frais qui sont à la charge des partis et des candidats. Les partis majoritaires souffrent moins des effets de la crise. Ayant une plus grande représentativité au sein des deux chambres du Parlement qui constitue une entrée d’argent pour eux et avec l’apport des bailleurs de fonds, les partis ont largement de quoi mener une bonne campagne. Contrairement à eux, les autres partis se basent sur les cotisations. «Nous allons financer la campagne de nos poches», a affirmé Abderahmane Benferhat du MSP. Ce qu’il ne faut pas perdre de vue est la corruption qui joue un rôle important dans le financement de la campagne électorale. Devant l’absence de contrôle des fonds de financement des campagnes, les partis se permettent d’agir en toute liberté.