Les cinquante deux partis, outre les indépendants, en lice pour les élections locales du 29 novembre entameront demain leur campagne électorale dans un contexte marqué par un désintérêt citoyen qui prélude le spectre d’une abstention fortement redoutée. A la veille du lancement officiel de la campagne électorale, la fièvre s’empare des cinquante deux partis.
En effet, c’est demain que débutera la campagne électorale pour le double scrutin de renouvellement des Assemblées populaires communales et de wilayas (APC et APW), conformément à la loi régissant le régime électoral, promulguée en janvier dernier. S’il est vrai que les préparatifs administratifs sont en marche, les candidatures étant validées, les commissions de supervision installées, les espaces publics pour les meetings réservés, les électeurs, eux, ne s’impliquent pas. A voir le désintérêt des citoyens, pas du tout portés sur cette élection, la campagne pour les locales s’annonce «froide» et morose. Par contre, du côté des candidats au poste de président d’APC et APW, la fièvre monte et les ambitions s‘affichent. Ainsi, l’effervescence est telle que les candidats, partis ou indépendants, s’agitent en redoublant d’efforts et d’activités en prévision de ce rendez-vous électoral qui aura lieu dans 26 jours. Les partis politiques, outre les candidats indépendants, entameront leur campagne électorale qui s’étalera sur 25 jours, période durant laquelle ils tenteront de présenter leurs programmes et convaincre surtout un électorat complètement démotivé et surtout réticent quand il s’agit d’accorder sa «voix» et de faire confiance à des élus qui ne tiennent pas leurs promesses. Si les acteurs politiques s’emballent et accélèrent la cadence en vue de gagner la bataille des locales en mettant à profit tous les moyens susceptibles d’y parvenir, les électeurs, maillon fort de toute élection, semblent les grands absents dans cette joute électorale à très forte connotation politique.
Ceci étant, les partis politiques réinvestissent le terrain et chacun y va de sa méthode et son programme politique. Les ténors de la scène politique ont entamé leur campagne depuis des mois, alors que les nouveaux partis fraîchement accrédités tenteront leur première aventure. Au manque d’expérience et d’une assise militante, ces nouvelles formations sont dépourvues également de moyens financiers pour mener une campagne électorale leur permettant de ratisser large. A la veille de cette campagne, l’activité politique s’intensifie. Le RND est plutôt engagé que prêt à l’entamer. Le parti de l’ex- Premier ministre, Ahmed Ouyahia, entamera sa campagne ce lundi à partir de la wilaya de Chlef où le secrétaire général tiendra un meeting à la salle Larbi-Tebessi. Dans la même journée, Ouyahia se déplacera à Tissemsilt pour poursuivre le lendemain son périple qui le mènera dans la wilaya de Tiaret. Le Parti des travailleurs (PT), quant à lui, s’est réuni hier en session ordinaire. Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT, a présenté devant le comité central du parti le rapport politique. Par ailleurs, le parti de Bouguerra Soltani, MSP, a réuni également ce week-end ses cadres pour mettre les dernières retouches en prévision de la campagne électorale. D’autre part, certains partis ne sont pas encore prêts pour la compagne. C’est le cas du mouvement En-Nahda dont le secrétaire général Fateh Rebiai a appelé hier au report des élections locales. Le leader d’En-Nahda, parti qui fait partie de l’Alliance de l’Algérie verte ( AAV), a motivé ce report par le retard accusé dans l’installation de la Commission nationale de surveillance des élections (Cnsel) et ses sous-commissions de wilaya et de commune. Plus explicite, Rebiai a souligné que le retard accusé dans l’installation de la Cnsel n’a pas permis à cette dernière de suivre le processus de révision des listes électorales.
Yazid Madi