La campagne électorale pour l’élection présidentielle du 17 avril boucle sa première semaine dans la morosité et l’indifférence, les candidats éprouvant d’énormes difficultés à susciter l’intérêt des citoyens qui ne bronchent que petitement à cette échéance.
Une situation inédite comparée aux précédentes campagnes pour une présidentielle, que les prétendants devraient compenser durant les quelques jours qui restent. Les animateurs de la campagne, en dépit de leur nombre impressionnant notamment pour le candidat Abdelaziz Bouteflika et des moyens colossaux mis à leur disposition, semblent en manque d’inspiration face à l’indifférence des Algériens très peu enclins à la chose politique.
Sinon, les six candidats ont multiplié les promesses durant cette première semaine de campagne, dans le souci de ratisser large parmi l’électorat. Ainsi, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat Bouteflika, Amar Saâdani, Abdelaziz Belkhadem, Ahmed Ouyahia, Amara Benyounes et Amar Ghoul, tous partis en campagne en faveur d’un quatrième mandat, ont sillonné un nombre record de wilayas et de localités du pays proférant des promesses à la pelle.
Les jeunes, les femmes, le monde du travail, les étudiants et autres franges de la société ont été au centre des convoitises. C’est également le cas du candidat Ali Benflis qui a excellé en promesses électorales auprès des populations des wilayas qu’il a eues à visiter jusqu’ici. Dernière promesse de taille est celle qu’il a faite aux habitants de Ghardaia qu’il a promis de visiter en premier, s’il venait à être élu, et ne repartirait pas avant de trouver les solutions adéquates aux problèmes communautaires qui secouent cette localité.
La candidate du Parti des travailleurs (PT) elle, a titillé l’égo des Algériens à travers ses principes de souveraineté nationale, de sauvegarde de l’industrie nationale et d’une meilleure prise en charge du monde du travail. Il est de même pour les candidats Moussa Touati du Front national algérien (FNA) et d’Ali-Fawzi Rébaine d’AHD 54 et du candidat Abdelaziz Bélaid du Front El-Moustakbal qui se sont présentés en réformateurs devant les citoyens. Ces trois derniers candidats n’ont pas suscité des bains de foules parmi la population, ce qui renseigne sur leur faible popularité.
Les salles de meetings ont été relativement mieux emplies dans les rassemblements pour les candidats Bouteflika et Benflis, et à un degré moindre, de Louiza Hanoune. Par ailleurs, les attaques verbales ont constitué le fer de lance pour certains candidats, cherchant à basculer la chance de leur côté au détriment d’autres candidats.
C’est le cas d’Ali Benflis qui avait multiplié les critiques et les remontrances sur les 15 années de règne du président- candidat, Abdelaziz Bouteflika. Moussa Touati et Fawzi Rébaine eux, s’en sont également pris à Bouteflika, mais beaucoup plus à l’administration locale, l’accusant de faire dans le deux poids-deux mesures.
Ce à quoi, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales avait riposté en instruisant, encore une fois, les commis de l’Etat d’observer la neutralité absolue dans le traitement des six candidats à la Magistrature Suprême. Ceci dit, il reste encore près de deux semaines pour les candidats afin de tenter de convaincre le commun des Algériens sur le bien-fondé de leurs programmes électoraux et les inciter à voter massivement le 17 avril prochain.
M. A. C.