La bureaucratie, principal obstacle au développement de l’entreprenariat en Algérie (chercheur)

La bureaucratie, principal obstacle au développement de l’entreprenariat en Algérie (chercheur)
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L’économie algérienne est « très généreuse » en matière de facilitations et avantages accordés à l’entreprenariat, mais les blocages bureaucratiques, notamment au niveau du financement des projets constituent le principal obstacle face au développement de cette activité, a indiqué lundi à Alger un chercheur universitaire.

Le système économique algérien est l’un « des plus généreux au monde » lorsqu’il s’agit d’attribution de facilitations et avantages pour l’encouragement et l’accompagnement de l’acte d’entreprendre, selon une étude sur le financement des PME algériennes par les banques étrangères, présentée par Samir Baha-Eddine Maliki, de l’université de Tlemcen.

Les différents dispositifs publics d’aide à la création d’entreprises et les facilitations fiscales sont les principaux aspects qui marquent cette générosité, a précisé M. Maliki en présentant les résultats de son étude lors du symposium sur la restitution des résultats du Plan national de la recherche prioritaire (PNR-27).

Toutefois, les blocages administratifs liés, essentiellement, à l’accès au financement pour le développement et l’extension des entreprises naissantes « ont eu un impact négatif sur l’évolution de ces entreprises », a-t-il reconnu, mettant en exergue « l’absence de dispositifs financiers destinés à l’accompagnement de l’expansion des entreprises, notamment de petite ou moyenne taille ».

LG Algérie

Dans le même sens, l’intervenant a relevé que les banques de la place « sont très strictes dans l’application des règles prudentielles ». De ce fait, « elles ne prennent pas de risques pour le financement des entreprises naissantes (moins de 42 mois), préférant ainsi opérer avec des entités plus matures et plus connues », a-t-il ajouté.

Le fait qu’une grande partie des PME algériennes sont des entreprises familiales et créées sur des fonds propres constitue un autre obstacle pour l’accès au financement, selon M. Maliki.

Face à ce constat, le jeune chercheur a préconiser « la distinction entre le financement au démarrage et à la croissance des entreprises ». Il a également recommandé aux banques publiques de diversifier leurs offres de financement au profit des entreprises en croissance.

Pour une meilleure connaissance de l’économie nationale

M. Maliki a, en outre, proposé le renforcement de l’implication des banques dans l’expertise financière et l’élaboration des business plan des nouvelles PME. Par ailleurs, l’organisation du symposium sur la restitution des résultats du PNR-27 répond à deux objectifs.

Le premier objectif est académique et scientifique, alors que le second objectif est lié au rôle du monde de la recherche dans « l’accompagnement de la société algérienne pour connaître les phénomènes socio-économiques qui la caractérisent », a indiqué à l’APS Mohamed Yassine Ferfera, directeur du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD),

organisateur de la rencontre.

Placé sous le thème « Pour une meilleure connaissance de l’économie nationale », le PNR 27 a été élaboré autour de sept domaines à savoir les secteurs d’activité, les acteurs, les institutions, les grandes variables économiques, les dysfonctionnements de l’économie nationale, l’ouverture de l’économie nationale et les prospectives.

A cet égard, 114 projets d’études ont été validés par le CREAD sur un total de 258 proposés par des chercheurs issus d’une douzaine d’universités ou centres universitaires répartis sur le territoire national.