LE SCAN SPORT – L’utilisation par les arbitres d’un spray disparaissant pour faire respecter la distance règlementaire sur les coups-francs est l’une des nouveautés de la Coupe du monde au Brésil.
La vraie découverte de cette Coupe du monde 2014 de football n’est pas une équipe inattendue ou un inconnu en train d’éclore. Avec la «Goal-Line Technology», la petite vedette au Brésil depuis le 12 juin c’est cette fameuse bombe aérosol portée au niveau du short par les arbitres centraux et utilisée lors des coups francs.
Il s’agit plus précisément d’un spray de mousse destiné à faire respecter la distance règlementaire de 9,15 mètres entre le ballon et l’emplacement du mur. Pour cela, l’arbitre marque d’abord sur la pelouse un arc de cercle autour du ballon, placé à l’endroit de la faute commise. Puis, il trace une longue ligne au pied du mur formé par les défenseurs.
Avec ces démarcations, les joueurs n’ont plus la possibilité de tromper l’arbitre et de grignoter quelques mètres en faisant avancer le coup franc ou le mur. Et force est de constater que depuis le début du Mondial, personne n’a franchi ces marques au sol. Selon le fabricant 915 Fair Play, cela permet de tenir neuf fois sur dix les joueurs à distance et d’éviter à 82% les retards dans le jeu.
«C’est très efficace et franchement une bonne chose. Ce n’est pas encombrant pour les arbitres, cela permet d’éviter les tricheries mais aussi les contestations, les provocations, la confusion et le désordre inutile. C’est un élément supplémentaire pour la sérénité de l’arbitre. C’est dommage qu’on ne l’ait pas utilisé plus tôt», a déclaré au Scan Sport l’ancien arbitre international français Joël Quiniou.
Au bout des 90 minutes, il n’y a aucun risque de voir des lignes blanches se répandre sur le rectangle vert puisque cette mousse à base d’eau, non toxique, disparaît «après environ une minute», comme l’explique la Fifa et 915 Fair Play.
Plus de buts sur coups francs
Cet outil à disposition des arbitres, qui ne sont donc pas obligés de s’en servir, est principalement utilisé dans les compétitions d’Amérique du Sud, mais pas en Europe. Pour une bonne partie des joueurs du Mondial, c’est donc une découverte.
Si ce dispositif est employé pour la première fois dans une compétition de cette envergure, il a déjà été mis en place sur le plan international, notamment lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans en juin 2013 et du dernier Mondial des clubs. Ces expériences s’étaient révélées concluantes et saluées par Sepp Blatter, le président de la Fifa.
«Quand je vois ici où là les commentaires des joueurs et des entraîneurs, tout le monde a l’air d’adhérer», affirme au Scan Sport l’ex-arbitre Bruno Derrien. D’autant qu’au Brésil, une étude montre que ce spray a permis une augmentation de 40% des buts sur coup franc. «Les attaquants vous diront que c’est plus facile de mettre un coup franc direct lorsqu’un mur est à distance que lorsque le mur est à six ou sept mètres», poursuit-il.
En outre, ce petit flacon de quelques millilitres présente un autre avantage majeur. Son faible coût. Une donnée importante puisque cela signifie que cette innovation «pratique» pourrait être «proposée au football amateur», juge Joël Quiniou. Alors que la technologie sur la ligne de but, très efficace dans son domaine, coûte 200.000 euros par stade.
Mais pas sûr que ce spray débarque sans plus attendre en France et en Europe. Pascal Garibian, directeur technique de l’arbitrage à la Fédération française de football ne souhaite pas se précipiter: «Je ne sais pas si elle va être généralisée. On fera le bilan à la fin de la Coupe du monde. Il faut un peu plus de recul».