Les américains tiennent beaucoup au projet de réalisation du pôle de recherche en biotechnologie de Sidi Abdallah.
Ils insistent pour passer au cap de construction des infrastructures qui accueilleront la crème mondiale de la recherche dans le domaine.
Et attirer 10 à 20% des 125 milliards de dollars d’investissements mondiaux dans la recherche et développement pharmaceutique.
Le président du conseil d’affaires algéro-américain, M. Smail Chikhoune, est très remonté contre la bureaucratie algérienne, qu’il considère comme un frein aux investisseurs américains qui souhaitent s’installer dans le pays. Et il le dit avec un ton irrité, qu’il a eu du mal à retenir. Invité lundi dans une émission de la radio nationale, Smail Chikhoune a évoqué les domaines d’investissements en dehors des hydrocarbures, où l’Algérie aura beaucoup à gagner, pour peu que les responsables passent le cap du discours à celui de l’action. Parmi ces projets, celui du pôle biotechnologique de Sidi Abdallah est d’une importance stratégique. Une délégation américaine de haut niveau est à Alger pour discuter de ce projet avec les ministres de l’Enseignement supérieur, de la Santé, du Travail et de la protection sociale et celui de l’industrie, tous impliqués. « Mais il faut passer vite à la phase de réalisation de ce pôle de recherche en biotechnologie, qui sera le 2e plus grand dans le monde après celui de Singapour », s’impatiente M. Chikhoune. « Les gains pour le pays sont énormes avec ce projet car les américains apporteront leur expertise et leur savoir-faire en Algérie pour faire de la recherche et développement, former nos médecins et biologistes et surtout créer de nouvelles molécules en Algérie, » insiste-t-il.
Des négociations qui trainent
Selon le patron de l’US-Algerian business council, les négociations avec le gouvernement trainent depuis plus de 2 ans. Une éternité pour une activité aussi pointue que la recherche et développement. Les américains, selon M. Chikhoune, sont prêts à assister techniquement les entreprises dans la phase de réalisation des infrastructures qui abriteront le nouveau pôle de recherche à Sidi Abdallah. Outre les sociétés et universités américaines, de grands groupes suisses et allemands dans le domaine de la pharmaco biotechnologie se sont joints à ce projet, qui pourrait doter l’Algérie d’un des plus grands centres de recherche dans le monde.
Miser sur les start-up américaines
Les investissements des grands laboratoires biotechnologiques dans la recherche et développement dans ce domaine avoisinent les 125 milliards de dollars par an, dont 40% sont attirés par Singapour. « Si l’Algérie arrive à capter 10 à 20% de ces investissements à l’horizon 2020-2030, ce pôle sera le second plus grand pourvoyeur en devises pour le pays après le pétrole, et c’est l’objectif qui a été fixé pour ce projet», plaide Smail Chikhoune. Mais en attendant que l’infrastructure devant abriter ce grand centre de recherches soit achevée, l’Algérie peut toujours « gagner du temps en achetant des start-up versées dans la recherche en biotechnologie dans les universités et centres spécialisés aux Etats-Unis », ajoute Smail Chikhoune.
L’expérience Malaisienne
Cela est possible et M. Chikhoune cite l’exemple de la Malaisie qui a déjà réalisé cet type d’acquisitions et réussi à attirer de grands chercheurs et transféré du savoir-faire pour développer sa propre recherche dans le domaine de la pharmacie. Ces start-up ont un grand besoin de financements pour effectuer leurs recherches, ce qui ne manque pas en Algérie. « Acheter 10 start up américaines, c’est ramener l’expertise de 100 chercheurs en Algérie », estime Smail Chikhoune, qui révèle par la même occasion, être en discussions dans cette perspective avec les prestigieuses universités américaines de Harvard et du Michigan Institute of Technology (MIT). « Cela est possible pour l’Algérie mais il faudra d’abord changer les lois en Algérie qui empêchent ce type d’acquisitions », conclue-t-il.