Après avoir annoncé le lancement de dix fonds d’investissement à travers les wilayas du pays, opérationnels depuis dimanche dernier, les responsables de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) ont entamé une campagne de sensibilisation et de vulgarisation destinée aux opérateurs économiques et gérants des PME. Ainsi, pour mieux expliquer et même «dynamiser la demande»
le P-DG de cette banque, Mohamed Loukal, a rencontré mardi dernier, pour sa première escale à Laghouat, plusieurs représentants de PME et ce, en présence des autorités locales et des représentants d’autres dispositifs d’appui à l’emploi. Le premier responsable de cette banque a expliqué à l’assistance que ces nouveaux fonds seront sollicités par les PME et les jeunes entrepreneurs porteurs de projets pour une prise de participation dans le capital social de l’entreprise ou sa restructuration. Cependant, il fera remarquer que contrairement aux crédits classiques, ces fonds ne nécessitent pas une garantie de la part du bénéficiaire et tous les secteurs d’activité intéressent la banque.
Quant aux délais de traitement des dossiers, M. Loukal a affirmé aux opérateurs que la banque a fait des efforts et les réponses aux sollicitations des PME ne dépasseraient pas un mois. Dans la foulée, le P-DG de la BEA a précisé que sa banque a pu traiter
1 580 dossiers durant 280 réunions. S’agissant de la contribution financière, celle-ci ne dépassera pas 5% de ses ressources allouées à la wilaya.
En d’autres termes, pour un investissement de 100 millions de dinars, la banque pourrait intervenir dans la recapitalisation de l’entreprise à hauteur de 49 millions, et au-delà de cette somme, une dérogation du ministère des Finances sera exigée.
M. Loukal a ensuite expliqué que si le dossier est accepté, les deux parties procéderont à la conclusion d’un protocole d’accord. Un document qui comprendra tous les détails en relation avec ce «partenariat» tels que la durée de la participation du fonds dans le capital de cette entreprise, le processus de développement de la PME, etc.
Un autre document sera signé entre les deux parties, précise le P-DG de la banque, et il s’agit d’un pacte d’actionnariat qui va définir les parts des deux parties dans le capital social de l’entreprise. Les opérateurs présents durant la rencontre ont posé, en revanche, des questions en relation avec les crédits classiques. Ce qui démontre que cette nouvelle formule n’est pas encore connue.
Certains se sont même interrogés sur les 51% restants pour la création de l’entreprise ou la bonification du taux d’intérêt et ont posé des questions sur les nouveaux réaménagements décidés pour les dispositifs de l’Ansej.
Le P-DG de la banque a expliqué que toutes les propositions sont recevables, et les PME peuvent recourir à cette nouvelle formule pour bénéficier d’un accompagnement sûr.
Par ailleurs, l’un des partenaires de la banque dans sa filiale de capital investissement «Ras El Mel Investment Algérie» est l’un des leaders du capital investissement dans le monde, selon le P-DG.
En outre, des experts en la matière seront sollicités pour l’accompagnement des PME dans leurs projets. Le P-DG de la banque signale que la
relation qui liera la BEA à ces futurs partenaires sera flexible. Il n’omettra pas de souligner au final les performances de la banque durant ces dernières années.
90% des ressources de la BEA provenaient des hydrocarbures en 2005, note M. Loukal, précisant que le taux a baissé et, en 2010, 52% de ces ressources étaient issues des secteurs hors hydrocarbures.
Pour le financement, la banque a pu augmenter le montant de 17 milliards en 2005 à 300 milliards de dinars en 2010. Idem pour les crédits aux particuliers qui ont connu une hausse importante, passant de 3 millions de dinars à 27 milliards en 2010.