La bataille du mobile est relancée en Algérie
L’opérateur historique de téléphonie mobile Mobilis, filiale d’Algérie Télécom, a annoncé cette semaine qu’il allait investir 1,4 milliard d’euros d’ici à 2016 pour moderniser son réseau et accroître sa part de marché à 45%, contre 29% actuellement, selon son PDG, Saâd Damma. « L’ambition pour nous est grande car nous voulons nous repositionner sur le marché par rapport à nos concurrents », affirme M. Damma. Avec 11 millions d’abonnés, l’opérateur public est le numéro deux du marché actuellement. « L’ambition pour nous est grande car nous voulons nous repositionner sur le marché par rapport à nos concurrents », affirme M. Damma.
Un revenu moyen par abonné estimé à 5 dollars
Ce plan d’investissement sur cinq ans est destiné essentiellement à financer la modernisation du réseau de l’opérateur historique pour réduire ses coûts d’exploitation, a expliqué M. Damma. Mobilis, qui exploite un système télécoms monolithique, acquis depuis 2004, veut s’offrir un réseau de nouvelle génération, tout IP. L’opérateur compte aussi renouveler ses 5.200 antennes-relais et les remplacer par de nouvelles compatibles avec différentes technologies, notamment la 3G et la 4G, mais aussi installer 3.800 nouvelles BTS. Avec ce plan d’investissement, Mobilis veut devenir numéro un du marché, qui reste dominé depuis son ouverture aux étrangers par Djezzy, ex-filiale de l’égyptien Orascom désormais contrôlée par le groupe russe Vimpelcom, avec 16 millions d’abonnés, soit 46% du marché. Le numéro trois est Nedjma (filiale du qatari Qtel) avec 8 millions d’abonnés (25%). Son revenu moyen par abonné (ARPU), qui n’a pas été révélé, serait au-dessous de 5 dollars selon les analystes, loin derrière celui de Djezzy, avec un ARPU de 9 dollars et Nedjma à 8,4 dollars. En 2011, l’opérateur public a réalisé un bénéfice net de plus de 60 millions d’euros contre 29 millions d’euros en 2010, grâce notamment à une hausse de son chiffre d’affaires, passé de 470 millions d’euros à 530 millions d’euros en 2011, selon M. Damma.
La 3G toujours retardée
L’opérateur public veut aussi participer à l’introduction de la téléphonie mobile de troisième génération (3G). Lancé en septembre 2011, un premier appel d’offres pour la vente d’une licence 3G avait été toutefois annulé pour des raisons obscures. Depuis, le lancement de la 3G est retardé. Officiellement, le gouvernement dit vouloir attendre l’issue des négociations qu’il mène avec le groupe russe Vimpelcom pourlui racheter Djezzy. Le retard pris dans le lancement de la 3G pénalisent les opérateurs qui se plaignent de la saturation du marché. « En 2009, le marché est arrivé à maturité. Nous avons enregistré un certain ralentissement dans les taux de croissance, au niveau des chiffres des opérateurs », avait déclaré Joseph Ged, directeur général de Nedjma qui réclame depuis plusieurs mois de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) de prendre « des mesures réglementaires destinées à assurer le rééquilibrage du marché de la téléphonie mobile », actuellement dominé par Djezzy. L’opérateur qatari, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 670 millions d’euros en 2011, réclame notamment la portabilité des numéros, qui n’existe pas encore sur le marché algérien.