La bataille de l’économie nationale est de conquérir des marchés à l’extérieur

La bataille de l’économie nationale est de conquérir des marchés à l’extérieur

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a estimé jeudi soir à Alger, que la bataille de l’économie nationale est de conquérir des marchés à l’extérieur, assurant les opérateurs économiques du soutien du Gouvernement dans leur conquête.

S’exprimant lors de la cérémonie de remise du trophée de la meilleure entreprise algérienne exportatrice hors hydrocarbures pour l`exercice 2017 « Trophée Export 2017 », M. Ouyahia a souligné que « les fluctuations actuelles des prix des hydrocarbures et l’extinction irréversible des hydrocarbures en Algérie soulignent que le moment est venu plus que jamais pour se libérer de plus en plus de l’économie de la rente ».

A cet effet, il a insisté que l’acte d’exportation hors-hydrocarbure est devenu un « impératif », ainsi qu’une phase « nouvelle » dans le mouvement de l’économie nationale et une perspective « forte » pour le devenir du pays en général et de son économie en particulier.

Qualifiant sa participation à cette cérémonie d’un « témoignage de soutien » du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et de tout le Gouvernement aux opérateurs économiques, le Premier ministre a rappelé que l’Algérie a vécu un « violent » choc pétrolier entre 1986 et 1988, engendrant le début de l’ouverture économique et la naissance du grand tissu industriel que compte actuellement le pays, ainsi qu’un autre choc pétrolier en 2014 « qui n’est pas de moindre gravité ».

Ainsi, a-t-il expliqué, « si en 1988 la bataille était de pouvoir approvisionner le marché local, la bataille en 2018 est de conquérir des marchés à l’extérieur », ajoutant que l’acte d’exportation hors-hydrocarbure est une étape « qualitative » dans le développement de l’économie nationale.

« Quand je parle des perspectives prometteuses, j’ai tendance dans mes convictions personnelles à comparer mon pays à un géant qui ne met en valeur qu’une infime partie de ses capacités et c’est le besoin qui est en train de réveiller ce géant », estime le Premier ministre.

Précisant que l’exportation découle d’une production quantitativement suffisante et qualitativement de qualité, M. Ouyahia a rappelé que « jusqu’à aujourd’hui nous ne couvrons pas le marché national », ajoutant, à l’égard des opérateurs économiques, que « l’Etat vous offre le marché de votre pays ».

« Les mesures de sauvegarde de l’économie nationale nous permettent de faire durer au maximum les réserves de changes du pays, mais offrent également le marché national aux opérateurs économiques nationaux pour gagner des parts à domicile et pour être plus forts à l’extérieur », a-t-il affirmé.

Cette démarche, a-t-il précisé, « s’agit du deuxième apport des pouvoirs publics à l’égard du monde économique algérien en termes de soutien, après tous les soutiens mis en place et qui commencent à donner leurs fruits ».

Notant avec une « grande satisfaction » la présence de plus en plus significative des opérateurs algériens sur les marchés étrangers, M. Ouyahia a invité les opérateurs économiques « à réfléchir à une politique plus agressive et d’une manière mieux organisée en matière d’approche des marchés étrangers ».

« Il y a quelques années nous avons commencé à sortir avec des produits agroalimentaires, suivis de produits électroménagers, nous en sommes aujourd’hui au ciment, nous y serons bientôt à la sidérurgie et d’autres produits, c’est important, mais il y’a une grande part dans cette bataille qui est la vôtre », a ajouté le Premier ministre.

Il a, à cet effet, appelé les opérateurs économiques à se diriger vers la communauté algérienne établie un peu partout dans le monde et « qui peut être un relais pour la promotion des produits algériens », ainsi que les communautés des anciens de l’Algérie à l’étranger « qui peuvent ouvrir des portes pour approcher des marchés extérieurs », mais aussi recourir au World Trade Center Algérie qui « n’est pas beaucoup utilisé ».

Dans ce sillage, M. Ouyahia a assuré également du soutien du Gouvernement qui sera « à vos côtés pour vous accompagner dans la promotion des capacités exportatrices nationales ».

Le Premier ministre a, toutefois, souligné que si l’Etat invite les opérateurs économiques à avoir une approche qualitative, de plus en plus professionnelle et agressive à l’extérieur dans la conquête de nouveaux marchés, « il (Etat) commencera dans quelques années à graduer le soutien à l’exportation selon la valeur ajoutée ».

« Celui qui exporte un produit 100% algérien bénéficiera du soutien le plus important, celui qui fait de l’intégration bénéficiera d’un soutien à la hauteur de son taux d’intégration, celui qui fait du simple façonnage, aura accès a un bénéfice qui reflète le niveau de sa prévalue », a expliqué M. Ouyahia.