Le siège de la Banque d’Algérie à Alger
Elle va prendre deux mesures d’ordre technique qui doivent agir sur les liquidités et le taux de réserve obligatoire.
Ce dispositif ne devrait pourtant porter ses fruits que vers la fin de l’année 2012. La flambée des prix qui touche pratiquement tous les secteurs de la consommation (produits industriels, électroménager…) doit connaître des envolées qui avoisineront les 10% d’ici la fin de l’année. Celle qui préoccupe les citoyens en priorité, demeure l’envolée des prix des produits de consommation de base (huile, sucre, céréales, la pomme de terre en particulier et les légumes en général…).
«Cette hausse des prix à l’importation a concerné l’ensemble des groupes de produits et a été particulièrement importante pour plusieurs produits, notamment alimentaires avec 37,9%…», avaient signalé les services de l’Office national des statistiques cités par une dépêche de l’APS datée du 8 avril.
Le phénomène perdure maintenant depuis de nombreux mois alors que celui du Ramadhan, qui débutera cette année vers le 20 juillet, frappe déjà à nos portes. Le mois sacré est synonyme de grande consommation, mais il a surtout pour particularité d’être celui de la spéculation. Donc d’une flambée des prix exceptionnelle. La ménagère, pour ne pas changer, a encore du souci à se faire pour ne pas revenir le couffin vide ou presque.
Une malédiction cyclique qui la poursuit. Les déclarations rassurantes des responsables des secteurs concernés (notamment ceux du commerce et de l’agriculture) n’ont été d’aucun effet sur le terrain. La flambée des prix persiste. Elle doit s’amplifier selon certaines estimations. Les chiffres de l’inflation le confirment. Son taux ne cesse de croître depuis le début de l’année 2012. Après avoir atteint 4,9% en janvier, il est passé à 5,3% en février pour terminer le premier trimestre à 5,9% au mois de mars, selon les chiffres communiqués par l’Office national des statistiques (ONS). Les pouvoirs publics n’ont pas pu la juguler. La Banque d’Algérie, de son côté, a décidé de passer à l’action et engage la bataille contre ce phénomène. Elle annonce deux mesures. De quoi s’agit-il? «Elles concernent une hausse des reprises de liquidités et un relèvement du taux de réserve obligatoire. But: récupérer une partie des importantes sommes d’argent qui dorment dans les banques et éviter une expansion du crédit», rapporte TSA sur son site.
Comment doivent se traduire ces décisions sur le terrain? «La reprise de liquidités, jusque-là plafonnées à 1000 milliards de dinars (10 milliards d’euros, environ) passe à 1250 milliards de dollars, soit une hausse de 25%… Pour sa part, le taux de réserve obligatoire passe de 9 à 11%. Autrement dit, chaque banque devra déposer auprès de la Banque d’Algérie 11% des dépôts issus des ménages et des entreprises. Autant de sommes qui sortent des circuits des crédits aux ménages et aux entreprises», indique le quotidien électronique.
Rappelons que le Fonds monétaire international qui avait prévu une hausse de l’inflation, en Algérie, durant l’année 2012, a estimé que la priorité immédiate pour les pays de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) «est de préserver la stabilité macroéconomique et de construire la cohésion sociale… et de restaurer la santé fiscale et de concevoir un modèle de croissance pour le moyen et le long terme». Avec les mesures prises par l’institution financière que dirige Mohamed Laksaci, l’Algérie semble avoir entendu le conseil de l’institution de Bretton Woods.