Face au silence complice de la Ligue arabe
Israël a lancé, ces dernières 72 heures, de nouveaux raids aériens sur la bande de Ghaza, faisant plusieurs martyrs parmi les Palestiniens dont des femmes et des enfants, en dépit d’une trêve avec le mouvement de résistance Hamas, annoncée mercredi dernier après une première série d’agressions sionistes meurtrières.
Un enfant de sexe féminin, Hadil al-Haddad, 2 ans, est mort sous les bombes ainsi que trois autres Palestiniens et plus de vingt blessés en 24 heures suite à des raids aériens, menés vendredi sur Ghaza.
Hammam Abou Qadous, 20 ans, a succombé à ses blessures après avoir été touché, vendredi soir alors qu’il circulait à moto dans le nord de Ghaza, sous blocus israélien depuis plus de cinq ans, selon des sources médicales palestiniennes.
Dans l’après-midi, Bassel Ahmad, 29 ans, avait été tué et deux autres Palestiniens blessés, dont un grièvement, dans un autre raid, à l’est d’Al-Boureij, dans le centre de la bande de Ghaza, près de la frontière avec Israël, selon également des sources médicales. Un troisième Palestinien, un enfant de six ans, a été tué et deux autres blessés dans un autre raid à l’est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza, toujours selon les mêmes sources.
Dans la nuit de vendredi à samedi, l’aviation israélienne a mené trois raids faisant au total une vingtaine de blessés, selon le ministère de la Santé local. La première frappe a touché un quartier dans le nord du territoire palestinien. La deuxième a visé un autre quartier en plein centre-ville où se trouve le bâtiment relevant du ministère de l’Intérieur. Enfin, un autre quartier été visé au tir par l’aviation sioniste à Deir el-Balah (centre du territoire palestinien).
Ces nouvelles agressions sont les premières depuis l‘annonce, mercredi soir, par les brigades al-Qassam, branche armée du Hamas, d’une nouvelle trêve avec Israël sous médiation égyptienne, sous condition de réciprocité. Le Hamas s’est dit prêt à respecter un cessez-le-feu avec Israël, à condition que ce dernier «s’engage à cesser ses crimes». Cette trêve a été annoncée après une vague d’attaques sur Ghaza, faisant, de lundi à jeudi, au moins des dizaines de morts parmi les Palestiniens.
Face à la folie meurtrière israélienne, les dirigeants palestiniens font comme d’habitude : condamner Israël du bout des lèvres sans appeler à la résistance armée. Ces mêmes responsables appellent, comme à l’accoutumée, l’administration américaine «à agir». «La nouvelle escalade israélienne menée contre les Palestiniens de Ghaza est injustifiée», s’est contenté de dire le négociateur palestinien Saëb Arekat, dans une déclaration à la radio «Voix de Palestine».
«Il s’agit d’un acte condamnable», a ajouté ce responsable dont les sympathies avec les responsables israéliens ne sont plus un secret. Arekat, comme il a tendance à répéter dans des conditions pareilles, appelle l’administration de Barack Obama «à intervenir pour mettre un terme immédiatement à ces violences israéliennes».
Laissant croire que Hillary Clinton est la meilleure amie des Palestiniens, et sans appeler à la rupture avec l’Etat sioniste, Arekat a indiqué qu’il allait rencontrer prochainement la secrétaire d’Etat et l’émissaire américain pour le Proche Orient, David Hill, pour leur « parler » des incessantes agressions israéliennes contre son peuple notamment à Ghaza.
Pour sa part, le porte-parole du Hamas, Tahar Al-Nounou, a mis en garde le gouvernement israélien contre «les conséquences de ces violations», en référence aux dernières attaques contre Ghaza. La brigade «Saraya Al-Qods», branche militaire du mouvement Jihad islamique palestinien, s’est dite, de son côté, « prête à répondre avec force aux agressions israéliennes » contre Ghaza, selon son porte-parole, Abou Ahmed. Quant à la Ligue arabe, elle ne juge pas opportun de réunir un sommet extraordinaire des chefs d’Etats, ni d’appeler les pays arabes à geler leurs relations avec l’ONU.
La Ligue a appelé seulement, mercredi, la « communauté internationale à assurer une “protection immédiate” au peuple palestinien dans les territoires occupés et à intervenir pour la cessation des raids israéliens contre les civils dans la bande de Ghaza ». Autant dire que le massacre de femmes et d’enfants à Ghaza ne figure guère dans l’agenda de l’organisation panarabe.
Djamel Zerrouk