WASHINGTON – La Banque mondiale a revu en baisse ses prévisions de croissance mondiale pour l’année 2014 en tablant, désormais, sur un PIB mondial de 2,8% alors qu’elle prévoyait, en janvier dernier, une croissance de 3,2%.
Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales paru mercredi, l’institution de Bretton Woods note que les intempéries aux Etats-Unis, la crise en Ukraine, le rééquilibrage en Chine, les troubles politiques dans plusieurs pays à revenu intermédiaire et la lenteur des progrès accomplis dans le domaine des réformes structurelles sont autant de facteurs qui affaiblissent la croissance mondiale dont notamment celle des pays en développement.
Pour la BM, les pays en développement vont afficher une croissance »décevante » en 2014 car les »mauvais résultats » affichés au premier trimestre de l’année en cours retardent la reprise escomptée de l’activité économique.
—La croissance des PED insuffisante pour réduire fortement le chômage—
Dans son commentaire, le président de cette institution financière, Jim Yong Kim, a affirmé que les taux de croissance restaient bien trop faibles dans le monde en développement pour créer les types d’emplois nécessaires à l’amélioration des conditions de vie des 40 % des habitants les plus pauvres du monde.
La BM a, en effet, abaissé ses prévisions pour les pays en développement en ramenant son estimation du taux de croissance à 4,8% pour 2014 et non plus à 5,3 % comme elle l’avait indiqué en janvier dernier.
Elle avance, cependant, que la croissance de cette catégorie de pays devrait se raffermir pour atteindre un rythme de 5,4% en 2015 et de 5,5% en 2016.
La Chine devrait afficher un taux de croissance de 7,6% cette année, mais ce résultat dépendra du succès de ses efforts de rééquilibrage.
Par ailleurs, le rapport considère que malgré la faiblesse des résultats obtenus au premier trimestre par les Etats-Unis, la situation se redresse dans les pays à revenu élevé qui devraient afficher un taux de croissance de 1,9% en 2014, puis de 2,4% en 2015 et de 2,5% en 2016.
La zone euro devrait enregistrer une croissance de 1,1% cette année, tandis que l’économie des Etats-Unis, qui s’est contractée au premier trimestre par suite de graves intempéries, devrait s’accroître de 2,1% sur l’année (contre 2,8 % selon les prévisions antérieures).
—Possible amélioration de la croissance mondiale dès 2015—
Le rythme d’expansion de l’économie mondiale devrait s’accélérer pour passer de 2,8% en 2014 à 3,4% en 2015 et à 3,5% en 2016, prédit cette institution mondiale.
Selon la BM, les pays à revenu élevé seront à l’origine d’environ la moitié de la croissance mondiale en 2015 et en 2016, contre moins de 40% en 2013.
Cette accélération du rythme de la croissance des pays à revenu élevé en 2015 et 2016 donnera une forte impulsion aux pays en développement lesquels devraient accroître la demande mondiale de 6.300 milliards de dollars au cours des trois prochaines années.
La BM estime que les programmes de réformes structurelles de nombreux pays en développement, au point mort depuis quelques années, doivent être relancés de manière à soutenir une augmentation rapide des revenus.
Pour Andrew Burns, principal auteur du rapport, »il sera essentiel de dépenser plus judicieusement et non de dépenser davantage ».
Dans ce sens , il a expliqué que les goulets d’étranglement qui existent dans les domaines de l’énergie et de l’infrastructure, sur les marchés du travail et dans le cadre de l’activité économique dans de nombreux grands pays à revenu intermédiaire »font obstacle à la croissance du PIB et de la productivité ».
A ce propos, il a affirmé que la réforme des subventions pourrait être un moyen de générer les fonds nécessaires pour accroître la qualité des investissements publics dans le capital humain et dans les infrastructures.