La Banque européenne d’investissement met un demi-milliard d’euros dans le Medgaz

La Banque européenne d’investissement met un demi-milliard d’euros dans le Medgaz

La Banque européenne d’investissement (BEI) et la société  Medgaz, chargée de la réalisation du gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne, signeront, vendredi prochain à Barcelone, une lettre d’intention portant sur un prêt de cinq cents millions d’euros. L’annonce, rapportée par l’APS, en a été faite par le vice-président de la BEI, Philippe de Fontaine Vive, chargé de la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat), lors d’une rencontre avec la presse à Bruxelles.

La Banque européenne contribue ainsi au financement de ce projet, parce qu’elle le juge «stratégique» pour l’approvisionnement en gaz de l’Union européenne. La BEI «soutient» le gazoduc Medgaz, a souligné son vice-président, avant d’insister sur la nécessité de

«renforcer» la coopération entre les pays des deux rives en multipliant des projets d’importance comme celui-ci. Philippe de Fontaine Vive a également insisté sur le fait que ce projet permettrait de «renforcer» la stabilité de l’approvisionnement énergétique des pays de  l’Union européenne. Le Medgaz est monté en partenariat par un ensemble de sociétés. Algériens et Espagnols l’ont porté au premier plan de leurs priorités. En juillet 2005, le gouvernement ibérique lui avait d’ailleurs conféré un caractère prioritaire, dans le canevas de ses projets énergétiques. Ce gazoduc transcontinental, d’une longueur de 1 050 km (550 km en territoire algérien, 200 km sous la mer et 300 km en territoire espagnol) aura une capacité initiale de huit milliards de m3/an, extensible à seize  milliards de m3.

La construction du gazoduc en territoire espagnol a été confiée à l’entreprise nationale du gaz ENAGAS, une société qui gère l’ensemble du réseau gazier en Espagne. L’entrée en service du Medgaz  est prévue pour fin 2009. La partie du gazoduc en territoire algérien est déjà achevée.

Le Medgaz a connu ces dernières années d’énormes difficultés, des menaces pesaient sur sa concrétisation. Explications : il y a deux ans, la commission espagnole avait pris une série de décisions relatives aux conditions d’exploitation du Medgaz,  notamment l’obligation faite pour la partie algérienne de garantir une capacité supplémentaire au gazoduc. Qualifiée d’injuste par les autorités algériennes, cette condition allait influer sur l’opportunité de la réalisation du projet.  Au terme d’une série de négociations, pas toujours faciles, les Espagnols ont fini par revenir à de meilleurs sentiments et lever l’ensemble des problèmes qui faisaient obstacle

à la matérialisation du gazoduc.

L’Espagne sait parfaitement que l’Algérie est une source d’énergie sûre et veille toujours à honorer intégralement ses engagements. La preuve, l’Algérie avait en décembre 2005 répondu à l’appel à l’aide de l’Espagne qui avait demandé des quantités additionnelles de gaz naturel pour faire face au déficit engendré alors par une consommation exceptionnelle du fait d’un hiver rigoureux, bien qu’il n’existe aucune disposition dans les accords entre les deux parties obligeant l’Algérie à répondre à une telle demande.