La banque d’Algérie réglemente les commissions bancaires, Une protection pour la clientèle

La banque d’Algérie réglemente les commissions bancaires, Une protection pour la clientèle

Afin de mettre un terme à l’anarchie qui règne dans l’application des frais bancaires, la banque d’Algérie vient de mettre de l’ordre en plafonnant ces derniers. En effet, l’instruction a été publiée dans le N°29 du journal officiel.

Pour Djamel Benbelkacem, conseiller du gouverneur de Banque d’Algérie, ce règlement intervient après que les banques eurent bénéficié d’une liberté totale dans l’application des frais bancaires. Il se trouve ces établissements ont trop exagéré leurs tarifs».

En vérité par le fait de l’absence d’une réelle concurrence entre les établissements, ceux-ci n’hésitent pas à augmenter les frais d’où ils tirent des revenus non négligeables pour leurs chiffres d’affaires.

Pour sa part, l’économiste spécialisé dans les finances Ould Moussa Yacine, considère que ce règlement affectera plus les banques qui n’ont pas beaucoup de dépôts et perdront en rentabilité rentabilité. « Cependant, cette perte ne sera pas d’une grande importance du fait que « les banques regorgent déjà de liquidité » a-t-il estimé. En même, temps il a préconisé aux banques de se focaliser plus sur la qualité de leurs services ou lieu de courir derrière les commissions».

Selon une étude sur les commissions bancaires, les frais appliqués par les banques en Algérie figurent parmi les plus exorbitants dans la région méditerranéenne. Par ailleurs, la récente note oblige les établissements financiers et bancaires d’informer leurs clients à l’ouverture de compte sur les conditions de leur utilisation, sur les prix des différents services et sur les engagements réciproques.

Concernant le taux d’intérêt appliqué il est tributaire du marché soit pour le débiteur ou le créditeur, mais il ne devrait pas, dans tous les cas dépasser celui fixé par la banque d’Algérie.

Le crédit documentaire dans le viseur de la réglementation

Selon les chiffres avancés par la réglementation, le commerce extérieur est soumis aux tarifs suivants : La commission d’une domiciliation est plafonnée à 3.000 dinars tant dans le cas d’un crédit documentaire que celui d’une remise documentaire ou autres transferts.

La commission de l’ouverture d’un crédit documentaire est fixé à 3.000 DA en plus des frais du Swift d’une valeur de 2.500 DA, alors que la commission d’engagement dans le cas d’un crédit documentaire est de « 0,25% par trimestre indivisible avec un minimum de 2.500 DA » avec constitution de provision et à « 0,65% par trimestre indivisible avec un minimum de 2.500 DA» sans constitution de provision.

Par ailleurs, la commission de change est plafonnée à « 0,25% avec un minimum de 2.500 DA plus les frais Swift de 2.500 DA » pour le crédit documentaire et à « 0,25% avec un minimum de 2.500 DA + frais Swift de 2.500 DA » pour la remise documentaire et autres transferts. Reste enfin la commission de modification qui est fixée à 3.000 DA pour le crédit documentaire, tandis que la commission d’acceptation est de 3.000 DA pour la remise documentaire et autres transferts.

Par ce règlement la clientèle des banques aura enfin une protection contre les pratiques abusives des banquiers qui exagèrent dans leurs tarifs, du fait que ces commissions doivent être inscrites dans la comptabilité des banques et dans les comptes individualisés.

Khelifa Litamine