Le feuilleton de mauvais goût du fameux billet vert de 2000 dinars va peut être connaître enfin son épilogue. La Banque centrale d’Algérie qui s’est muré jusque là dans un silence troublant face au flot de soupçons qui ont accompagné l’émission de ce nouveau billet a décidé, enfin, de communiquer.
Une réunion d’information tenue aujourd’hui samedi au profit des caissiers des établissements financiers a servi de cadre pour tirer au clair la sombre histoire d’un billet qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. La Banque centrale (BC) a en effet présenté le «système de sécurisation» du billet de banque 2.000 dinars.
Ce système comprend trois niveaux de vérification d’authenticité, selon un responsable à l’Institut d’émission cité par l’APS. Le premier niveau de vérification est celui destiné au grand public qui peut s’assurer de l’authenticité de cette coupure à travers un nombre d’éléments, notamment la couleur du billet, sa valeur faciale, sa filigrane (image formée dans le papier et impossible à reproduire) et le fil de sécurité en discontinuité dans le verso, a affirmé ce responsable.
Le grand public peut également constater la régularité de ce billet à la faveur de «la tactilité de l’impression sur le papier, par le biais d’un procédé d’impression propre aux billets de banque et aux documents administratifs, le claquement métallique du papier et la bande holographique dans le recto du billet», a-t-il précisé lors de cette rencontre destinée aux caissiers des agences de banques et d’établissements financiers de la capitale.
S’agissant de la bande holographique qui reflète sous la lumière les visages de Jugurtha et de l’Emir Abdelkader, le même responsable a souligné qu’il s’agit « de l’une des meilleures protections dans le monde contre la copie en couleur et le scannage des billets de banque »
Le deuxième niveau de vérification peut être opéré par les caissiers et les banquiers d’une manière globale. Ce niveau comprend, outre les éléments accessibles par le grand public, certains instruments de vérification, notamment la loupe et la lampe à lumière ultraviolette, alors que le troisième niveau de vérification est accessible par la police scientifique, entre autres, explique-t-il.
Ce responsable explique également que le papier utilisé pour ce billet «est d’une qualité noble car fabriqué à base de fibres de coton pur». Quid de la diffusion limitée du fameux billet introuvable dans les guichets de banques ? Pour le responsable, cela est dicté par le souci de permettre aux banques de la place de «prendre leurs dispositions nécessaires, notamment l’adaptation et le paramétrage des appareils de comptage de billet».
Il rassure cependant qu’il est «strictement interdit» aux caissiers «de refuser les billets 2.000 DA ou ceux d’autres coupures présentés par les citoyens même s’ils sont douteux». «En cas de doute, le billet en question doit être accepté sous réserve et soumis aux services de la Banque d’Algérie pour effectuer les vérifications nécessaires», a insisté ce responsable.
Il a par ailleurs annoncé «plusieurs rencontres régionales» à l’adresse des caissiers de banques et établissements financiers ainsi qu’aux guichetiers des bureaux de poste à travers tout le pays afin de «fournir un maximum d’informations aux agents concernés, a-t-on affirmé». Comme quoi il suffit de communiquer pour éviter des interprétations affolantes dont le citoyen est seul encaisseur.