La chose la plus redoutable qu’appréhendaient déjà depuis plusieurs mois de nombreux experts, entichés de la logique économique et partisans du raisonnement lucide et honnête, a fini par arriver. Si, il y a une année, elle n’a subi qu’une simple contraction de son surplus, la balance commerciale s’enlise, désormais et indubitablement, dans l’ornière des taux négatifs.
La balance commerciale a enregistré, selon les statistiques de la Direction générale des douanes, un déficit de 1,73 milliard de dollars au premier trimestre 2015, contre un excédent de 1,83 milliard de dollars à la même période de l’année 2014. Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, ne cesse de donner l’alerte, à la moindre occasion qui se présente à lui, sur le volume insoutenable des importations du pays. Pour lui, la poursuite de l’emballement des importations de biens et la baisse des exportations s’étaient, d’ores et déjà, traduites par une forte contraction de l’excédent commercial en 2014 en s’établissant à 0,59 milliards de dollars, contre
9,73 milliards de dollars en 2013. Il s’agit là du plus faible excédent commercial jamais enregistré depuis 1998. La position extérieure de l’Algérie pourrait, a prévenu Laksaci, recevoir rapidement un choc qui risque de lui être fatal si les épisodes défavorables engendrés par la dégringolade des cours pétroliers se poursuivaient. De la note de conjoncture économique et financière, qu’il a présentée récemment, transparaît une fragilité de la situation financière du pays.
À une cadence telle que les équilibres financiers du pays subiront de plein fouet l’impact de la chute des prix de l’or noir sur le marché international. Durant les trois premiers mois de l’année en cours, les exportations se sont donc établies à 11,31 milliards de dollars (mds usd) contre 16,17 mds usd à la même période de 2014, soit une baisse de 30,1%, selon les chiffres avancées par le Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (Cnis).
Les importations, quant à elles, se sont chiffrées à près de 13,04 mds usd contre 14,34 mds usd durant la même période de l’année écoulée, en baisse de 9,06%. Ainsi, les exportations n’ont assuré la couverture des importations qu’à hauteur de 87% durant le premier trimestre 2015, contre 113% à la même période de l’année écoulée. Les exportations des hydrocarbures, qui ont représenté près de 94% du total des exportations, ont enregistré une baisse de près de 5 milliards usd (-31,75%).
L’Algérie n’a exporté que pour un montant de 10,62 milliards usd, contre 15,56 mds usd à la même période de 2014. Abstraction faite des hydrocarbures, les exportations algériennes demeurent toujours marginales avec une valeur ne dépassant pas 683 millions de dollars, en hausse de 12,34% par rapport à la même période de référence.
B. K