LA BALANCE COMMERCIALE ÉTANT DÉSORMAIS DÉFICITAIRE Notre économie va mal

LA BALANCE COMMERCIALE ÉTANT DÉSORMAIS DÉFICITAIRE Notre économie va mal
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Selon le Cnis, l’Algérie a enregistré pour les mois de janvier et février 2015, le plus bas déficit commercial depuis 17 ans. La situation est inquiétante et c’est l’économie qui est en cause.

Dans une déclaration à la Radio Chaîne III, M. Ali Bey, président de l’Association algérienne des exportateurs, s’appuyant sur les derniers chiffres livrés par le Centre national de l’informatique et des statistique dépendant des douanes, a tiré la sonnette d’alarme au sujet du déficit commercial constaté et qui est appelé, selon toute vraisemblance, à s’accentuer.

La situation semble aller de mal en pis, selon lui, la chute des prix du pétrole, au lieu d’encourager la tendance à l’exportation, semble provoquer l’effet inverse. Les exportations baissent.

Le malaise s’est emparé violemment de la sphère économique et c’est cette subite violence qui est, paraît-il, à l’origine de «l’hyperactivité», dont fait preuve le gouvernement, notamment le ministre de l’Industrie qui, contre vents et marées, essaie de se donner une visibilité et de sortir l’économie de l’impasse structurelle dans laquelle elle se trouve. «Création de groupes industriels publics», «partenariat public-privé», «partenariat avec des entreprises étrangères», «investissement à l’étranger», «ouverture de certains secteurs au capital privé» sont autant de phrases qui reviennent, depuis des mois, dans le jargon de Abdessalem Bouchouareb et du patronat.

LG Algérie

Un passage à l’acte, notamment au sujet de la loi favorisant l’investissement à l’étranger et l’installation officielle de quelques groupes industriels, a sonné comme un signe de rigueur et de fermeté d’un gouvernement désormais résolu à mettre fin à cette spirale de sous-développement dans laquelle il patauge. Mais seulement pour certains. Car, depuis l’installation de Bouchouareb à la tête de l’Industrie, ce boss connu pour avoir durant longtemps représenté le RND à l’internationale libérale, Louisa Hanoune n’arrête pas de le charger en lui reprochant de livrer les richesses nationales sur un plateau d’argent à des patrons privés qu’elle n’hésite pas à qualifier de «prédateurs».

«C’est le terrain qui dira si ce que je fais est bon ou pas», s’est-il défendu tout en insistant sur ses exactions qui, dit-il, «s’inscrivent à la virgule près dans le cadre du programme du président de la République.» Alors que dit le terrain à Abdessalem Bouchouareb? Dire que l’économie algérienne va mal est un constat tellement bien argumenté qu’il est devenu une évidence. Même les statistiques officielles le confirment.

En effet, selon les chiffres publiés sur le site du ministère des Finances, les exportations globales se sont établies à 5,695 milliards de dollars pour la période janvier-février 2015 contre 10,819 milliards de dollars sur la même période de 2014.

Les exportations des hydrocarbures, durant la même période, ont été évaluées à 5,152 milliards de dollars contre 10,396 milliards de dollars. Quant aux importations, elles se sont chiffrées à 8,015 milliards de dollars contre 9,107 milliards de dollars durant la même période de l’année écoulée. Toujours selon la même source, les importations de «biens d’équipement» ont atteint 2,894 milliards de dollars durant les deux premiers mois de l’année en cours, contre 2,859 milliards de dollars lors des deux premiers mois de l’année 2014. D’autres importations, comme «les biens intermédiaires», «les biens alimentaires» et «les biens de consommation non-alimentaires» ont baissé, mais cette baisse ne s’est pas fait accompagner d’une production ou d’une exportation, ce qui ne change rien à la situation économique du pays. L’Agence nationale de promotion du commerce extérieur était censée accompagner les entreprises algériennes, qu’elles soient publiques ou privées, dans leur recherche de nouveaux marchés. Mais, mise sous la tutelle du ministère du Commerce, cette agence, de l’avis même de ses responsables, n’a aucune autonomie et elle n’a pas de budget d’activités.

Les missions économiques à l’étranger qui devaient, elles aussi, promouvoir le commerce extérieur algérien sont parfois inexistantes et, dans tous les cas, inefficaces.

En effet, au moment où nos voisins marocain et tunisien exportent chacun plus de mille produits, notamment alimentaires, l’Algérie, avec à peine 400 produits exportés dont essentiellement des dérivés des hydrocarbures, a toujours du mal à sortir de sa dépendance du marché international.

L’exportation qui aurait pu être une soupape du marché national est donc à l’arrêt. C’est que, comme nous l’a expliqué l’ex-directeur d’Algex, M. Bennini, «pour exporter, il faut d’abord avoir des produits à exporter». Une évidence, semble-t-il, à laquelle ne se conforme pas toujours l’économie algérienne dont les performances, même à l’échelle locale, restent encore à prouver. Cependant, ce n’est pas que la production qui pose problème, car, même quand les produits existent, leur exportation est difficile, voire impossible.

«Les problèmes sont à la fois dans la production, la valorisation et la certification», nous a également fait savoir l’ex-directeur d’Algex, Mohamed Bennini.