Le ministère des Finances
Les recettes générées par les exportations d’hydrocarbures ont baissé de plus de 3 milliards de dollars durant les deux premiers mois de 2015 par rapport à la même période en 2014.
La dégringolade des prix du pétrole chahute la trésorerie du pays. La baisse des exportations d’hydrocarbures couplée aux niveaux actuels des cours du baril ne lui ont pas laissé de répit. Les chiffres rendus publics hier, par le Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes sont sans appel. «La balance commerciale de l’Algérie a enregistré un déficit de 341 millions de dollars durant les deux premiers mois de l’année 2015, contre un excédent de 1,71 milliard de dollars à la même période de 2014», indiquent les statistiques du Cnis répercutées par une dépêche de l’APS datée du 21 mars. Les recettes générées par les exportations d’hydrocarbures ont baissé de plus de 3 milliards de dollars durant les deux premiers mois de 2015 par rapport à la même période en 2014 et représentent à elles seules 94% des exportations globales.
«Sur la période janvier-février 2015, les exportations algériennes se sont établies à 7,72 milliards de dollars contre 10,82 milliards de dollars sur la même période de 2014», indique le document des services des douanes. Ce qui représente un recul de 3,1 milliards de dollars (moins 28,6%). Les exportations d’hydrocarbures continuent à se tailler la part du lion dans une conjoncture défavorable d’un marché pétrolier submergé par une offre pléthorique qui surplombe les cours de l’or noir. Elles «ont représenté 94% du total des exportations durant les deux premiers mois 2015, ont été évaluées à 7,24 milliards de dollars contre 10,39 milliards de dollars à la même période de 2014, en baisse de 3,15 milliards de dollars (moins 30,31%)», soulignent les experts du Cnis.
Une bonne nouvelle cependant: les importations ont diminué de 1,05 milliard de dollars (-11,44%). «Quant aux importations, elles se sont chiffrées à 8,06 milliards de dollars contre 9,11 milliards de dollars durant la même période de l’année écoulée», poursuivent les rédacteurs du rapport. Ce qui laisse penser que le plan du gouvernement concernant la rationalisation des dépenses est déjà entré en action et que certains produits qui ne constituent pas de nécessité ont cessé d’être importés. Reste à savoir, si cette courbe baissière sera maintenue dans les mois à venir pour conforter cette thèse. Ce qui est certain, c’est que la facture des importations qui a atteint un nouveau sommet en 2014, près de 60 milliards de dollars est devenue insoutenable pour l’économie nationale qui continue à dépendre de ses exportations d’hydrocarbures avec un baril de pétrole qui a perdu plus de 50% de sa valeur depuis le mois de juin 2014 (il est passé de 115 dollars à moins de 60 dollars à l’heure actuelle). Une alerte a été lancée par le gouverneur de la Banque d’Algérie.
«Si le choc externe venait à perdurer, la résilience de la position extérieure de l’Algérie pourrait rapidement s’éroder, d’autant que le niveau très élevé des importations est non soutenable et constitue un risque additionnel pour la balance des paiements extérieurs sur le moyen terme» a prévenu jeudi à Alger, Mohamed Laksaci. Une menace à prendre très au sérieux et qui sera difficile à écarter tant que le prix du baril de pétrole continue à évoluer à son niveau actuel, autour des 60 dollars…