La baisse des ventes de véhicules progresse

La baisse des ventes de véhicules progresse

Clipboard07.jpgQui fera le premier pas ? Renault et des constructeurs iraniens auraient exprimé leur intention d’installer des usines d’assemblage en Algérie.

Cevital, le premier groupe privé, compte dans son portefeuille de projets en Algérie des unités de montage de véhicules en partenariat.

Le chemin pour que se concrétise ce rêve longtemps caressé est semé d’embûches.

Car, il faut créer les conditions d’émergence d’une industrie automobile dans le pays : un tissu de sous-traitance, une taille critique de production pour que la commercialisation des véhicules soit rentable, un taux d’intégration acceptable pour créer une plus grande valeur ajoutée, des avantages fiscaux à accorder aux constructeurs locaux en vue de rendre leurs projets viables par rapport à la concurrence des importations.

Si on regarde dans le rétroviseur, il convient de noter que l’Algérie a raté le virage de l’industrie automobile en 1991.

Quand, en application du principe du commerce industrialisant imposé aux concessionnaires, les constructeurs, Fiat et Peugeot notamment, avaient décidé d’installer des unités d’assemblage en Algérie.

Cette logique n’a pas été poursuivie jusqu’au bout. Les évènements sanglants de cette époque ont vite refermé la “parenthèse libérale” et remis aux calendes grecques le projet d’installation d’une industrie automobile en Algérie.

Vingt ans après, la cellule de veille de certains constructeurs est aux aguets, au regard de l’orientation politique clairement affichée d’empêcher que l’Algérie se transforme en comptoirs commerciaux.

Les pouvoirs publics peuvent accélérer les choses, en reconduisant de manière progressive le principe du commerce industrialisant, quitte à fouler du pied les règles de l’OMC, du moins de façon provisoire.

En ce sens, différents facteurs militent pour la faisabilité de l’assemblage de véhicules automobiles en Algérie.

Encore faut-il que des pouvoirs publics y croient fermement, en commençant d’abord par déblayer le terrain.

En attendant, les concessionnaires subissent de plein fouet les effets de l’application des dispositions des lois de finances complémentaires 2008 et 2009.

Ils connaissent, après le boom du marché de l’automobile enregistré depuis 2004, une chute importante des ventes qu’ils comptent freiner en tablant sur les autres segments de clientèle : entreprises, professions libérales et commerçants.

Quant aux clients particuliers, ils risquent de subir dès l’année prochaine une hausse des prix des véhicules en raison des conséquences de la délocalisation du débarquement des véhicules vers les ports de Mostaganem, Jijel et Ghazaouet. Et cela, en plus de la dévaluation du dinar.

Une nouvelle douche froide susceptible d’accentuer les frustrations. En tout état de cause, l’année 2010 s’annonce morose pour le marché du véhicule.

À moins que de nouvelles initiatives ne viennent favoriser l’accès à un moyen de locomotion devenu aujourd’hui indispensable, faute d’un système de transport urbain efficace.

K. REMOUCHE