La baisse des prix des victuailles dans les marchés se confirme au fil des jours: La ménagère algérienne est “aux anges”

La baisse des prix des victuailles dans les marchés  se confirme au fil des jours: La ménagère algérienne est “aux anges”

Les prix varient fortement entre les marchés populeux et ceux du centre-ville.

L La mercuriale cette année a pris à contre-pied les clients, en particulier la ménagère qui se trouve «aux anges» devant les prix «doux» affichés sur les étals. En effet, contrairement à l’année précédente, et les autres années qui avaient coïncidé avec de fortes chaleurs, la mercuriale est restée stable en ce début de Ramadhan qui s’écoule en plein printemps fort prometteur. Cette saison, propice à la récolte des produits maraîchers, malgré une pluviométrie pour le moins capricieuse, a influé sur les prix des fruits et légumes vers la baisse. Une virée au marché de la Haute Casbah, Amar Ali, suivie d’une autre au marché Reda Houhou, (plus connu sous le triste nom du maréchal Bertrand Clauzel, qui brûla Mascara en juillet 1835), nous montre qu’il existe une différence palpable entre les prix affichés dans un marché populeux, en l’occurrence celui de Amar Ali, dit Ali la Pointe (ex- Randon), plus connu sous le nom de «Djamaâ Lihoud» au vu de sa proximité immédiate avec la grande synagogue d’Alger qui date de 1865 et devenue aujourd’hui la mosquée Farès, et celui de R.Houhou, situé malgré tout dans un quartier, certes populaire, mais sans pour autant comparable à quelques autres quartiers huppés situés sur les hauteurs d’Alger.

Ainsi, l’on a constaté par exemple que le prix d’un kilo de tomates passait gentiment de 35/40 DA au marché Amar Ali à 50 DA au marché Houhou. Celui par exemple des pêches accuse une hausse de 60 DA pour être cédées à 200 DA le kg au marché Houhou ou encore la salade dont le prix grimpe de 60 DA/kg à 100/120 DA sur les quelques centaines de mètres qui séparent les deux marchés pour ne citer que ces exemples frappants.

La pomme de terre, légume du pauvre, qui n’a pas été détrônée par le Ramadhan, se négocie entre 35/40 DA/kg dans le premier pour caracoler jusqu’à 75 DA sur certains étals de Houhou, alors que la tomate «reine» de la cuisine pour la confection de l’incontournable «chorba» sous toutes ses formes et saveurs, se négocie entre 35/40 DA/kg pour atteindre 50 DA kg pour le moins au marché R.Houhou. Le journaliste de L’Expression a constaté qu’il n’y avait point de cohue dans les marchés visités, comme celles remarquées, rappelons-le, les années précédentes bien loin derrière nous, même pendant les Ramadhan observés pendant l’automne où les spéculateurs prétextaient l’accès «difficile» aux récoltes en évoquant les pluies et la boue pour hausser les prix des fruits et légumes, comme si ailleurs il ne pleuvait jamais! Comme signalé dans la presse par Mohamed Medjber, président de la Commission nationale des mandataires des marchés de gros, «le début du mois cette année a coïncidé avec une importante récolte des produits de saison…C’est une situation qu’on n’a pas vécue depuis 15 ans» devait-il marteler. Cette profusion de produits maraîchers s’explique aussi, nous a déclaré Si Achour marchand de légumes de son état, que les marchés de gros ont été correctement approvisionnés aussi bien par les riches vergers du Nord du pays que par les récoltes appréciables obtenues dans le Sud du pays, une région en voie de devenir, comme celle de Mascara, la «Californie du pays», dixit d’éminents responsables. Il est admis que, face à une forte demande, les prix connaissent une hausse relative les premiers jours du Ramadhan, mais les prix cette année sont restés stables et devront l’être les prochaines semaines.

Selon El Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (Ancaa): «Il faut au moins 800 marchés pour faire baisser les prix», ce qui équivaut à augmenter l’offre. Cependant si tout ce processus doit obéir à la règle de l’offre et de la demande, avec une marge décente, les marges bénéficiaires sont «hasardeuses» et resteront importantes chez les détaillants en raison de l’absence de marchés de proximité et de détail. Le Programme national d’installation de ces structures n’a pas été concrétisé, si bien que les prix des produits ne sont pas identiques dans une même wilaya, ce qui reste inconcevable et anormal. Il nous a été donné le loisir de faire une halte au carré de poissons du marché R. Houhou dont les locaux étaient quasiment vides comme l’étaient presque, les étals des poissonniers. La crevette se négociait à 4000 et 3500 DA/kg, un gros poisson bleu dénommé «l’endormi» était proposé à 1000 DA le kg, la sépia au même prix alors que la «latche», une grosse sardine dédaignée par les connaisseurs, coûtait pas moins de 600DA/kg. Il faut dire que l’Algérien n’est point amateur de poisson pendant le Ramadhan, mais quand même…!