La baisse des cours se poursuivrait en 2015, Un nouveau choc pétrolier se dessine

La baisse des cours se poursuivrait en 2015, Un nouveau choc pétrolier se dessine

Alors que les inquiétudes se multiplient en Algérie sur les capacités de la trésorerie de l’Etat à supporter les dépenses publiques dans un contexte caractérisé par la dégringolade des cours du brut, de nouveaux indicateurs provenant du marché mondial du pétrole risquent d’accentuer davantage ce pessimisme.

Alors que la côte d’alerte est déjà atteinte dans des pays comme l’Algérie, dont les économies dépendant quasi exclusivement des hydrocarbures, depuis que le prix du baril est passé sous la barre des 80 dollars, un rapport publié ce samedi par l’agence international de l’énergie (AIE) prédit le prolongement de cette situation peu réjouissante durant le premier semestre 2015.

« Le déclin des prix du pétrole devrait se poursuivre ces prochains mois en raison d’une demande demeurant relativement faible face à une offre abondante », a estimé l’AIE, tout en précisant que « nos prévisions d’offre et de demande montrent que, sauf nouvelle rupture d’approvisionnement, la pression baissière sur les prix pourrait s’accentuer au cours du premier semestre de 2015 ».

Pour ce qui est de la situation actuelle des principales places boursières, les cours du pétrole ont clôturé la semaine hier vendredi en se maintenant dans la tendance baissière entamée depuis plusieurs mois. Le Brent a terminé à 77,92 dollars à Londres, dégringolant de 32% depuis son dernier pic mi-juin 2014. A New York, le brut a fini comme le Brent à son plus bas niveau depuis septembre 2010 avec 74,21 dollars.

Parmi les principaux facteurs qui contribuent à la chute des prix du pétrole, les experts de l’AIE relèvent la croissance de la demande qui demeure plombée durant l’année en cours (2014). « Cette année, la consommation de pétrole devrait croître de 680 000 barils/jour seulement, soit le plus bas niveau depuis cinq ans, pour atteindre un total de 92,4 millions de barils/jour », est-il mentionné dans le rapport de ladite agence, connue pour sa défense délibérée pour les pays de l’OCDE. De tels facteurs poussent l’AIE à maintenir ses prévisions de maintien de la baisse pour 2014 et l’an prochain. Lequel scenario conforté, bien évidemment, par les divergences au sein de l’OPEP qui peine à convaincre les pays du Golf à cesser d’inonder le marché en limitant leur production.

Pendant que les pays producteurs du pétrole se penchent désormais sur la recherche de palliatifs pour faire face à l’effondrement de leurs balances commerciales respectives, la crise que traverse le marché pétrolier réjouit les pays consommateurs, notamment en Occident. C’est le cas de la France où les prix des carburants à la pompe ont connu une baisse sensible en enregistrant hier vendredi leur plus bas niveau depuis 2010.

Mourad Allal