Les 13 pays membres de l’Opep et leurs 11 alliés se tiennent prêts à prolonger la réduction de leur offre de 1,8 million de barils par jour au-delà du mois de mars de l’année prochaine.
Le ministre russe de l’Energie Alexander Novak a indiqué hier à Saint-Pétersbourg (Russie) que le Comité ministériel conjoint de suivi des pays de l’Opep et des pays non-Opep (Jmmc) a recommandé une «prolongation de l’accord de réduction de la production au-delà des quatre premiers mois de 2018 si la situation du marché l’exigeait». Une mesure qui était déjà dans l’air.
Il n’y aura donc pas de répit tant que le marché n’aura pas retrouvé son équilibre. Le chef de file du cartel avait déjà prévenu. «Nous voulons signaler que nous sommes prêts à faire tout ce qu’il faudra pour ramener le secteur à une situation saine», avait averti le ministre saoudien de l’Energie, Khaled al-Faleh, dans une déclaration à l’agence Bloomberg. «Le ministre saoudien de l’Energie a laissé entendre que l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) pourrait étendre son accord si les réserves mondiales restaient au-dessus de leur moyenne sur les cinq dernières années», avait expliqué Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group. La situation s’est dégradée depuis. Les prix du pétrole évoluent sous la barre des 50 dollars.
Les Américains qui ont profité de la remontée des cours de l’or noir provoquée par l’accord historique conclu lors d’un sommet de l’Opep en marge du 15ème Forum de l’énergie pour relancer leur production de pétrole de schiste en sont responsables. Les Etats-Unis ont profité de la hausse des prix du pétrole provoquée par la réduction de l’offre des pays producteurs, fortement impactés par la chute des cours, pour relancer leur machine infernale.
La riposte s’organise contre cet appétit «gargantuesque» des Américains. Les pays signataires de l’accord de réduction «utiliseront tous les mécanismes pour assurer l’équilibre du marché pétrolier» outre la nécessité pour ces mêmes pays d’ «appliquer à 100% les termes de l’accord», a assuré Alexandre Novak, lors de la conférence de presse qui s’est tenue à l’issue de la 4è réunion du Jmmc.
La baisse de la production en Russie se situe actuellement entre 303 000 et 305 000 barils/jour, conformément à l’accord, a indiqué le ministre russe, alors que l’Arabie saoudite a annoncé la baisse de ses exportations de pétrole au niveau de 6,6 millions de barils/jour, soit environ 1 million b/j de moins par rapport à l’année dernière.
Concernant les deux membres de l’Opep, le Nigeria et la Libye, qui sont exemptés jusque-là de l’accord de réduction, le ministre de l’Energie russe a fait savoir que le Jmmc s’est entendu avec seulement le Nigeria sur une réduction de la production équivalente à celle des autres pays, lorsque sa production atteindra 1,8 million b/j.
De son côté, le ministre koweitien Essam Al Marzouk a indiqué que l’organisation de l’Opep pourrait convoquer une réunion extraordinaire pour amender l’accord de production et y inclure le Nigeria qui a accepté un plafonnement de sa production. Le ministre koweïtien a ajouté que la prochaine réunion de la commission technique de l’Opep et des pays non-Opep devrait se tenir le 21 août prochain.