La 3G commence à faire tâche d’huile

La 3G commence à faire tâche d’huile

algerie-la-telephonie-3g-en-algerie-300x250.jpgDe report en report, le lancement de la téléphonie mobile de troisième génération, communément appelée 3G, commence à faire tâche d’huile. Ajournée pour des raisons liées au report de l’acquisition de l’opérateur « Djezzy » par l’Algérie, la mise en service de la 3G commence à diviser les membres de l’exécutif gouvernemental qui se rejettent aujourd’hui la balle.

Le torchon brûle entre le premier argentier du pays, Karim Djoudi, et le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi.

Ce dernier a indiqué, jeudi dernier, lors d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale, que le retard qu’accuse le lancement de la 3G est dû uniquement au report de l’achat de l’opérateur mobile « Djezzy» et non à la crainte d’un printemps arabe. Ne voulant pas priver de cette nouvelle option l’opérateur de téléphonie mobile « Djezzy », qui compte pas moins de 17 millions d’abonnés, l’Etat a décidé de reporter l’opération. Benhamadi reconnait, cependant, avoir annoncé à maintes reprises le report du lancement de la 3G, la dernière en date remontant au 4 avril dernier quand il avait promis sa mise en service «dans les deux ou trois semaines qui suivent». Ce ne fut, encore une fois, pas le cas.

Le ministre estime cependant que l’Algérie a décidé de se doter de la 3G au détriment de la 4G qui demeure, à ses yeux, une technologie instable et qui fait l’objet d’une rude concurrence entre les Etats-Unis et l’Union européenne, et que ses utilisateurs devront se doter d’appareils téléphoniques mobiles hors de portée. Des propos rassurants mais peu convaincants, puisqu’en matière de débit internet, l’Algérie occupe malheureusement la 176e place sur 178 pays, selon un classement récent du site www.netindex.com.

Le classement, qui est fait sur la base de plusieurs indices de mesure, comme le débit descendant (download) ou le débit montant (upload) montre que l’Algérie est à la traîne, se plaçant au bas du tableau, devançant de peu la Syrie et la Côte d’Ivoire qui clôturent la liste avec, respectivement, 1,08 Mbps et 0,98 Mbps. Premier pays arabe à ce classement, la Mauritanie, avec un débit descendant de 16,12 Mbps, va jusqu’à devancer le Canada et la France.

Cela est dû notamment à l’arrivée du câble sous-marin Africa-Coast to Europe, qui a sensiblement augmenté le débit Internet dans ce pays. Pour ce qui est des autres pays maghrébins, le Maroc occupe la 108e place avec un débit de 3,93 Mbps, alors que la Tunisie suit avec un débit de 2,39 Mbps. S’agissant du débit montant, c’est un indice d’évaluation qui mesure la vitesse d’émission d’un fichier de référence par l’ordinateur. Devant ce retard inexpliqué, le chef de l’Etat, lors de du conseil des ministres du 26 décembre dernier, avait insisté sur la démocratisation de l’accès aux TIC et, à cet effet, un projet de loi fixant les règles applicables aux activités de la poste, des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication a été élaboré pour être soumis au gouvernement.

Mais cela n’a pas pour autant fait avancer les choses puisqu’aujourd’hui les responsables du secteur semblent décidés à poursuivre une démarche qui est en déphasage avec la réalité. Entre temps, ce sont les utilisateurs d’internet qui continuent d’en pâtir actuellement avec des solutions à faible débit.

Par Fadel Djenidi