La 2e table-ronde sur le Sahara Occidental s’ouvre aujourd’hui à Genève: Un conflit à résoudre enfin

La 2e table-ronde sur le Sahara Occidental s’ouvre aujourd’hui à Genève: Un conflit à résoudre enfin

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Les pourparlers s’inscrivent dans le cadre de la résolution 2440 du Conseil de sécurité de l’ONU, exigeant du Maroc, le 31 octobre 2018, de reprendre les négociations avec le front Polisario pour résoudre un conflit qui dure depuis 40 ans.

La deuxième table-ronde sur le Sahara occidental occupé aura lieu aujourd’hui et demain dans les environs de Genève, sous l’égide de l’ONU, avec comme priorité une réelle avancée du processus de règlement du conflit entre le Front Polisario et le Maroc. Clairement affichée par l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Horst Kohler, la volonté de bousculer les positions figées présidera encore à ce second round qui rassemble, outre les parties en conflit, la Mauritanie et l’Algérie en leur qualité de pays voisins. La table-ronde prévue ainsi au château Le Rosey, à une trentaine de kilomètres de Genève, doit conduire à un progrès tangible, d’autant que la première réunion qui s’était déroulée au siège même des Nations-unies à Genève, avait conduit l’ancien président allemand à manifester sa conviction selon laquelle une solution «pacifique» au conflit du Sahara occidental relève du «possible».

M. Horst Kohler avait relevé, à ce propos, que «personne ne gagne à maintenir le statu quo», ajoutant: «Je suis fermement convaincu qu’il est dans l’intérêt de tous de résoudre ce conflit». L’Algérie est représentée à cette deuxième table-ronde par le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Les pourparlers s’inscrivent dans le cadre de la résolution 2440 du Conseil de sécurité de l’ONU qui avait exigé du Maroc, le 31 octobre 2018, de reprendre les négociations avec le front Polisario «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».

Ces négociations, avait encore averti le Conseil de sécurité, doivent reprendre «sans pré-conditions et de bonne foi», une manière diplomatique de rappeler au régime marocain que les faux-fuyants et les manoeuvres dilatoires opérées depuis de longues années ont trop duré et qu’il est plus que temps de souscrire aux exigences des recommandations pertinentes de l’Assemblée générale des Nations unies sur la question du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Le Sahara occidental est un territoire non-autonome déclaré tel par l’ONU en 1964, et par-là même éligible au droit à l’autodétermination, ce qui rend son occupation par le Maroc totalement illégale même si les autorités de Rabat se sont évertuées à en dénaturer les données sociales et économiques pendant plus de 40ans. Si la toute première rencontre a conduit à une prise de contact, saluée néanmoins comme un pas important dans la mesure où elle a permis de déblayer le terrain après un statu quo de 6 ans, la réunion d’aujourd’hui et demain doit ainsi permettre de progresser concrètement pour un règlement tant attendu du conflit. Horst Kohler s’en est préalablement entretenu avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU qui lui ont réitéré leur appui total pour conduire à bon port ces négociations qui, rappelons-le, sont rendues cruciales par le fait que le mandat de la Minurso, renouvelé pour six mois, doit s’achever le 30 avril prochain.

Autant dire que le médiateur onusien dont on connaît le pragmatisme aura à coeur de surmonter les obstacles pour faire progresser le processus dans les termes indiqués par les résolutions du Conseil de sécurité qui préconise sans ambages la tenue du référendum d’autodétermination et non pas d’autres subterfuges comme voudrait le faire accroire le Maroc. Certes, le soutien de la France aux thèses de Rabat conforte les prétentions et les manoeuvres marocaines mais Paris sait que les Etats-Unis, en tant que porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, ont dit clairement en octobre dernier que le statu quo n’est plus supportable. Ainsi, le Maroc comme le Front Polisario, légitime représentant du peuple sahraoui, sont-ils appelés à conduire des négociations jusqu’à l’aboutissement du processus politique défini dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental.

Si le rôle de Horst Kohler est de stimuler la «dynamique positive» observée ces derniers mois, il reste que les efforts attendus ne sauraient faire abstraction du peuple sahraoui et de ses droits légitimes, auquel cas les «solutions boiteuses comme l’autonomie», proposée par le Maroc, n’ont guère droit de cité, ainsi que l’a rappelé le coordinateur sahraoui avec la Minurso, M’Hamad Khadad qui souligne, à juste titre, que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est membre de l’Union africaine, institution dans laquelle siège désormais le Maroc.