Un nouvel exécutif sera évidemment formé à l’issue des prochaines législatives. La tripartite d’aujourd’hui, sera donc la dernière activité phare de l’actuelle équipe ministérielle.
«Il est impératif et vital pour nous que l’on puisse comprendre que nous ne pouvons pas avoir un secteur économique fort sans une conviction de consacrer une production nationale, une industrie nationale et surtout une consommation nationale», a déclaré à L’Expression le patron de la Centrale syndicale qui s’apprêtait hier, à prendre la route pour rallier la ville de Annaba où se déroulera ce matin la 20ème tripartite en présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal.
«Les tergiversations, les hésitations et les analyses économiques importées d’ailleurs n’ont pas le droit de cité chez nous», a affirmé Sidi Saïd avant d’appuyer: «C’est un appel patriotique que je lance aux investisseurs privés et publics et aux citoyens pour consacrer cette démarche de renforcer l’industrie nationale.» Pour ce faire, il appartient en premier aux pouvoirs publics de faciliter l’acte d’investissement en allégeant davantage le système bancaire et l’accès au foncier industriel. Aussi, il s’agira de procéder, lors de cette tripartite, à l’évaluation de la situation socio-économique du pays et la consolidation de l’économie nationale.
A Annaba le gouvernement et les partenaires sociaux aborderont en particulier, les politiques visant à promouvoir le partenariat public-privé et la production nationale conformément au modèle de croissance économique adopté en juillet 2016.

Ce rendez-vous devait également permettre d’examiner les recommandations et autres décisions entérinées lors de la 19ème session qui s’est déroulée à Alger au mois de juin dernier. La rencontre constitue à cet effet une étape importante pour examiner l’alternative au pétrole, de nature à mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures en encourageant une diversification de l’économie nationale appelée à compter sur les autres potentialités dont recèle le pays dans divers secteurs. Pour la tripartite d’aujourd’hui, les citoyens fondent un large espoir. Cela ne peut être autrement puisque cette réunion intervient dans une conjoncture économique très difficile marquée par la flambée des prix sans précédent. Le gouvernement, qui n’est plus en situation d’aisance financière des années précédentes, peine à juguler cette saignée doublée. Sans compter que cette flambée risque de s’accentuer durant le mois de Ramadhan déjà à nos portes. Annoncée comme lisse, sans enjeux, la tripartite devient du coup un événement économique capital qui donnera un cap pour les prochains mois.
Il y a quelques jours, les statistiques de l’ONS annoncent une inflation galopante de 8%. Sur le terrain, cette inflation se traduit par une flambée excessive des produits de large consommation. La situation est telle que le président, lui, a appelé les citoyens à résister ensemble à la situation financière difficile lors du message qu’il a adressé à l’occasion du double anniversaire du 24 Février, marquant la création de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et la nationalisation des hydrocarbures. Le président de la République a insisté sur la préservation du pouvoir d’achat des citoyens déjà suffisamment érodé.
«L’Etat se doit également d’apporter davantage d’harmonie entre son attachement à préserver le pouvoir d’achat des travailleurs et la prise en charge de la couche démunie, d’une part, et la régulation du marché et la protection des consommateurs de la spéculation, de l’érosion de leurs revenus et de la dégradation de leur niveau de vie», a insisté le président Bouteflika. L’espoir des citoyens est de voir donc des mesures concrètes prises en vue de stabiliser les prix, surtout à l’approche du mois sacré du Ramadhan qui est à nos portes. C’est également d’avoir des assurances sur la pérennité de l’emploi et des salaires.