Les travailleurs de l’entreprise publique Bouteilles à gaz (BAG) se sont insurgés hier contre Naftal, qui ignore les produits de cette entité industrielle au bord de l’asphyxie financière.
BAG, seul fournisseur du marché national, accuse Naftal de vouloir rééditer le scénario de 2007, lorsqu’elle avait privé BAG d’un marché de 200 000 bouteilles au profit d’un fournisseur tunisien.
L’unique client de l’entreprise BAG envisage l’importation, cette fois-ci, de 500 000 bonbonnes, un engagement que la filiale de Sonatrach a affiché par la publication d’un appel d’offres international pour l’acquisition de ce lot de bouteilles à gaz.
Dans un communiqué diffusé hier par l’entreprise, le syndicat des travailleurs signale que le lot qu’entend acquérir Naftal auprès de fournisseurs étrangers était attendu depuis 10 ans par l’entreprise publique BAG.
Joint hier par téléphone, le secrétaire général du syndicat, Lariba Saâdi, n’y va pas par quatre chemins.
Il accuse la filiale de Sonatrach de « vouloir nuire à la production nationale, pourtant, d’après lui, certifiée conforme aux standards universellement en vigueur ».
Selon lui, Naftal envisage, par ces agissements, rééditer « le coup » de 2007, lorsqu’un fournisseur tunisien, non certifié, avait bénéficié d’une commande de 200 000 bouteilles au détriment d’une entreprise nationale.
« Notre unique client, l’entreprise publique Naftal, engage un appel d’offres international pour l’importation de 500 000 bouteilles à gaz butane. L’entreprise BAG attendait ce marché depuis 10 ans, période durant laquelle l’entreprise s’est retrouvée en grande difficulté par manque de commandes en bouteilles à gaz et seule la concrétisation d’un marché à l’exportation vers l’Irak (500 000 bouteilles) nous a évité la fermeture et la préservation de 800 emplois à cette époque », lit-on dans le communiqué rendu public hier par le syndicat des travailleurs de l’entreprise Bouteilles à gaz.
Le secrétaire général du syndicat rejette en bloc les informations selon lesquelles les bouteilles fabriquées par l’entreprise BAG sont peu sécurisées. « Nous sommes certifiés ISO9001 depuis 2003 et nous avons diversifié notre gamme de produits au fil des années et Naftal est au courant de notre nouveau produit, à savoir une bouteille de 6 kg (B6). Nous fabriquons aussi des réservoirs GPL, des robinets pour bouteilles à gaz et des extincteurs, de quoi survivre en attendant les commandes de Naftal », explique le SG du syndicat des travailleurs, Lariba Saâdi. BAG est l’unique fabricant de bouteilles à gaz depuis plus de 30 ans.
Elle a mis sur le marché plus de 20 millions de bouteilles, certifiées, selon notre interlocuteur, par le bureau international de certification Veritas.
Les travailleurs estiment, par le biais de leurs représentants, que « le procédé » de Naftal est en flagrante contradiction avec la volonté du gouvernement de réduire les importations et soutenir la production nationale.
« Nous risquons de perdre un marché vital pour nous par le fait que le client Naftal ne nous accorde pas les 15% de préférence rappelés dans la circulaire n°62 du 22 décembre 2008 du Premier ministre », mentionne-t-on dans le communiqué en question.
Lariba Saâdi fait savoir que 700 travailleurs risquent de se retrouver au chômage des suites de « l’agissement inexplicable » de Naftal.
La filiale de Sonatrach ne s’est pas expliquée encore sur ce ce sujet. Nos tentatives de prendre contact avec les dirigeants de cette entreprise se sont avérées vaines.
Ali Titouche