La wilaya de Jijel présente de nombreux atouts et un potentiel à même de promouvoir l’écotourisme et constituer un palliatif au tourisme balnéaire « classique », ont estimé mardi à Jijel des spécialistes de l’environnement et du tourisme.
Lors d’un atelier de deux jours consacré au « Développement de l’écotourisme », initié par la direction du Parc national de Taza (PNT), avec la collaboration de la direction de wilaya du Tourisme, des intervenants ont mis en exergue les ressources locales en mesure de promouvoir cette forme de tourisme, générateur d’emplois et de richesses.
Outre des représentants de la Direction générale des Forêts (DGF), des parcs nationaux de Gouraya (Bejaia) et d’El Kala, ainsi que de l’université de Sétif, des experts étrangers (un tunisien et un français) étaient également présents à cette rencontre qui a eu pour cadre le centre culturel islamique de la ville.
Ils ont présenté des expériences pratiques d’écotourisme dans leurs pays respectifs, expliquant la portée de cette forme de tourisme durable, plus centrée sur la découverte de la nature (écosystèmes), mais aussi agro systèmes et tourisme rural, voire d’écologie urbaine (réserves naturelles urbaines). Né il y a une trentaine d’années, le terme d’écotourisme est récent.
Selon une définition de la Société Internationale de l’écotourisme (TIES) datant de 1991, l’écotourisme est un « voyage responsable dans des environnements naturels où les ressources et le bien-être des populations sont préservés ».
Il aide aussi à « faire prendre conscience de la nécessité de préserver le patrimoine naturel et le patrimoine culturel.
L’expert français Philippe Robert a indiqué, dans une communication consacrée au parc national de Port-Cros (île française située en mer Méditerranée), que l’économie et l’écologie sont associées dans les aires marines protégées (AMP), où le tourisme devient le facteur-clef de l’économie des zones littorales.
Rappelant qu’une AMP est un « espace spécialement délimité pour la conservation de la nature à long terme, avec des possibilités d’un développement économique contrôlé et avec des mesures de gestion appropriées et appliquées », telles que les réserves marines, les parcs nationaux, les zones de non pêche.
S’agissant de l’exemple de Port-Cros qui dispose depuis 1963 d’une surface protégée de 2.000 hectares dont 700 hectares en îles, de 1.300 ha d’espace marin, d’une population de cinquante (50) habitants et de 200.000 visiteurs par an, le conférencier a révélé que les retombées économiques dans cette zone se traduisent par 5 % du budget du tourisme du département français du Var (100 millions d’€uros), le premier département touristique français, 80 emplois directs et 1700 équivalents emplois extérieurs (saisonniers et permanents) et 2.000 visiteurs par jour (en période estivale, notamment).
De son côté, M. Sami Dhouib, du bureau de Tunis du Fonds Mondial pour la Nature (WWF), a présenté les potentialités éco touristiques et une étude de la stratégie de promotion de l’écotourisme en Tunisie. Selon lui, cette activité génère plus de 7 millions d’entrées (chiffre de 2010), 20% de recettes en devises et plus de 160 000 emplois. Au plan mondial, cette activité se traduit par près de 700 millions de touristes, près de 8% du produit mondial et 350 millions d’emplois, selon lui.
Le climat, la présence de plages sablonneuses, de paysages diversifiés, d’un patrimoine riche, d’une main d’œuvre disponible, qualifiée et peu coûteuse, des mesures incitatives pour la région du Nord-ouest, une croissance perceptible du tourisme local et un faible coût, sont des conditions favorables pour la promotion de cette activité, a encore souligné le représentant tunisien.
La première journée des travaux de cet atelier a été marquée par des communications présentées par une représentante de la DGF, dans laquelle elle a notamment mis en relief la richesse et la diversité faunistique et floristique de ces espaces protégés par la loi.
Plusieurs partenaires des secteurs du tourisme et d’agences de voyage prennent part à cette rencontre dont les travaux se poursuivront mercredi avec la présentation et l’adoption des recommandations en vue de dégager un « projet de plan d’accord et de stratégie de collaboration entre les gestionnaires et les opérateurs pour le développement d’un tourisme durable dans les aires marines protégées », ont indiqué à l’APS les responsables du parc national de Taza.