Un autre site de ce réseau, situé à 1.000 km au sud de Tripoli, avait été vendredi la cible d’une attaque durant laquelle trois ingénieurs philippins et un sud-coréen avaient été enlevés. Les deux attaques n’ont pas été revendiquées.
Deux Libyens ont été tués et deux autres enlevés hier dans une «attaque terroriste» contre une installation hydraulique dans le sud-est de la Libye, la deuxième de ce genre en moins de 48 heures, a annoncé leur employeur. L’»Organe de l’exécution de la gestion du projet de la rivière artificielle» a indiqué dans un communiqué que des «groupes terroristes» avaient attaqué le site de Tazerbo (…) «pillant, tuant et terrorisant les familles, les enfants et les employés». Selon le communiqué, un ingénieur et un agent de sécurité ont été tués dans l’attaque et deux gardes kidnappés. Ce site situé à 1.500 km au sud-est de Tripoli fait partie du «projet de la rivière artificielle», un réseau de canalisations géantes qui conduit l’eau des nappes aquifères du désert vers les villes côtières et qui fut la grande fierté de l’ancien guide déchu Maamar el Guedhafi. Un autre site de ce réseau, situé à 1.000 km au sud de Tripoli, avait été vendredi la cible d’une attaque durant laquelle trois ingénieurs philippins et un sud-coréen avaient été enlevés. Les deux attaques n’ont pas été revendiquées. Ces violences interviennent quelques semaines après la libération de trois Turcs qui participaient à la construction d’une centrale électrique dans le sud de la Libye. Ils avaient été kidnappés il y a huit mois. La Libye est en proie au chaos et à l’insécurité depuis la chute du régime d’el Guedhafi en 2011, à l’issue d’une révolte armée. Les travailleurs étrangers et les représentations diplomatiques en Libye y sont régulièrement la cible d’attaques et d’enlèvements par de puissantes milices ou par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Ces derniers profitent de l’instabilité et des conflits larvés entre le gouvernement d’union issu de la médiation onusienne et conduit par Fayez al Serraj et le gouvernement non reconnu de l’est du pays, soutenu par le maréchal Haftar, son armée autoproclamée armée nationale libyenne et le Parlement basé à Tobrouk. Le bras de fer a porté la semaine dernière sur le croissant pétrolier, contrôlé par Haftar, mais dont les exportations risquent d’être bloquées par le conseil de sécurité de l’ONU qui estime que les recettes pétrolières reviennent de droit au GNA de Tripoli. On n’a pas observé, jusqu’à ces dernières heures, la moindre évolution vers un compromis et encore moins un accord entre les deux principales factions rivales tandis que l’armée de Haftar poursuit son offensive contre les milices qualifiées de terroristes dans le sud-est du pays où des affrontements meurtriers ont eu lieu ces jours derniers à Derna, notamment.