L’ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco, Elias Sanbar, a rendu hommage au soutien des pays arabes, à leur tête l’Algérie, pour les efforts ayant permis l’admission lundi de son pays à l’agence onusienne.
« Tous nos frères arabes nous ont aidés. Et nos frères Algériens étaient, comme d’habitude, en tête de l’aide et de la solidarité de ces pays », a-t-il déclaré à l’APS, en marge d’une conférence de presse qu’il a animée à Paris, à l’issue du vote positif pour l’admission de la Palestine en tant que 194e Etat membre à part entière à l’Unesco.
Pour le diplomate palestinien, ce qui a été accompli avec cette admission l’a été « grâce aux 21 pays arabes unis, qui ont coordonné leurs efforts pour parvenir à ce résultat ».
« C’est une des clés de la réussite. Nous avons réussi parce qu’on n’a pas été en ordres dispersés ou divisés. Nous avons répondu comme un seul homme à cette bataille », s’est-il félicité.
Le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Riyad al-Malki n’a pas, pour sa part, caché sa joie, lors de la conférence de presse qu’il a animée à l’issue du vote. « C’est vraiment un moment historique qui rend à la Palestine certains de ses droits. Ce vote permettra d’effacer une infime partie de l’injustice faite au peuple palestinien », a-t-il déclaré.
Pour le chef de la diplomatie palestinienne, la consécration de son pays comme membre à part entière de l’Unesco n’est qu’une « justice faite ». « Ce n’est que le retour d’un pays longtemps maintenu absent de cette tribune », a-t-il dit, rappelant que la demande palestinienne pour cette admission date de 1989, soit 22 ans d’efforts des ambassadeurs palestiniens qui se sont succédé à l’Unesco.
M. Al-Maliki a, par ailleurs, affirmé que cette requête « n’a aucun lien » avec
les efforts de l’autorité palestinienne au niveau du Conseil de sécurité de
l’Onu pour la reconnaissance de son pays. « Il n’y a aucun rapport entre ces
deux questions et l’acquis d’aujourd’hui permettra essentiellement de protéger les vestiges et le patrimoine de la Palestine de la judaisation, un chapitre à ne pas confondre avec les autres questions de sécurité ou qui concerne l’existence de la Palestine », a-t-il dit.
Le diplomate palestinien s’est félicité de la position de la France qui a voté pour l’admission de son pays à l’Unesco. « Nous nous en félicitons de la position française et cela a dénoté d’une grande maturité dans la lecture de la réalité que vit l’Unesco actuellement », a-t-il soutenu.
La demande d’adhésion de l’Autorité palestinienne à l’Unesco, où elle jouissait jusqu’à présent d’un statut d’observateur, a été validée par un vote nominatif par 107 voix contre 14 et 52 abstentions. Douze Etats n’ont pas participé au vote. La France a voté pour l’adhésion, alors qu’elle s’était abstenue lors d’un vote antérieur au Conseil exécutif, préalable au vote final. Le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine ont également approuvé son entrée. Les Etats-Unis, le Canada et l’Allemagne ont voté contre. Le Royaume-Uni s’est abstenu.
L’Algérie avait appelé l’Unesco à soutenir l’admission de la Palestine comme membre permanent. « Cette demande d’adhésion a été précédée par une réunion des pays membres de l’Unesco, où l’Algérie a demandé à tous les pays arabes et musulmans de soutenir la candidature de la Palestine », avait déclaré M. Boubekeur Benbouzid, qui a conduit à la 36e Conférence générale de l’Unesco une forte délégation interministérielle, en tant que ministre de l’Education nationale et président de la commission nationale pour l’Unesco.
