L’Algérie adhère au principe de mise en œuvre du CGSC

L’Algérie adhère au principe de mise en œuvre du CGSC

Le principe de mise en œuvre du projet de Cadre global pour les services climatiques (CGSC) a emporté l’adhésion de l’Algérie, mais pas le projet de déclaration qu’elle n’a toujours pas accepté en raison de points de discordes qui demeuraient jusqu’à hier en négociations.

C’est ce qu’a indiqué hier à l’APS un membre de la délégation algérienne présente à la troisième Conférence mondiale sur le climat (CMC-3).

Prenant part à ce grand rendez-vous dont les travaux se sont ouverts lundi dernier à Genève en présence de 2 500 experts de la météorologie de plusieurs pays et qui s’achève aujourd’hui, l’Algérie approuve les objectifs généraux de ce cadre mondial destiné à atténuer les catastrophes humanitaires liées aux changements climatiques et qui doit permettre de réduire les écarts technologiques entre les pays développés et les pays en développement de manière que la collaboration internationale soit effective en matière d’adaptation aux changements climatiques.

Il ressort toutefois, selon le même représentant, que le projet de déclaration «recèle certaines incohérences» par rapport à la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

La réticence de notre pays à agréer le projet de déclaration est motivée par le fait que les experts algériens estiment que ce projet se réfère à la convention cadre de l’ONU dans certaines de ses composantes, mais «ne reflète pas ses vraies dispositions».

«Le texte intervient en introduisant une différenciation entre les groupes des pays. Chose qui n’est pas acceptable», ont affirmé les experts algériens qui soulignent que «le fait qu’il n’y ait pas d’entente entre les pays en développement, arrange les pays développés».

Pour parer à toute difficulté pouvant survenir à cause de ces incohérences, l’Algérie a proposé en son nom et au nom du groupe africain que l’«on se réfère à l’article 4.8 et 4.9 de la convention cadre de l’ONU sur les changements climatiques, lorsqu’il s’agit des pays qui sont plus vulnérables».

«Ces deux articles contiennent les listings des pays classés selon leurs vulnérabilités, en donnant uniquement leurs spécificités», ont indiqué ces experts et négociateurs.

La vocation de l’Organisation météorologique mondiale a pourtant toujours été de renforcer les capacités des pays, tous les pays, dans les domaines de la météorologie, de l’hydrologie et les sciences de la Terre, afin de fournir des services permettant à l’humanité de faire face aux conditions climatiques, notamment les prévisions climatiques ainsi que les cartes de risques indiquant la périodicité des phénomènes extrêmes.

Autre incohérence relevée par les représentants de l’Algérie, le cadre de travail global sur l’information climatique que la conférence voudrait créer et adopter.

Et à ce niveau, ce qui est en train de se négocier, note la même source, c’est «essentiellement l’utilité et particulièrement les domaines les plus sensibles ainsi que le lien qui doit exister dans le futur entre ce cadre de travail et le processus de négociation».

Les experts ont aussi relevé un autre point de discorde lié à la création d’un groupe qui sera chargé d’élaborer le plan de ce cadre de travail et qui sera composé d’«experts de haut niveau».

«Lorsqu’on parle de segment de haut niveau, quel serait alors le rôle que doivent jouer les Etats membres de l’Organisation mondiale de la météorologie [OMM] dans ce cadre-là ?» se sont-ils interrogés, notant que le groupe de travail devant être créé sera chargé de remettre son rapport au secrétaire général de l’OMM qui le remettra à son tour aux institutions concernées, notamment la convention cadre des Nations unies.

Nos représentants soulignent, par ailleurs, que la finalité de la conférence «qui n’a pas été clairement exprimée» est la création de centres climatologiques régionaux.

«C’est dans ce cadre qu’il y a une politique qui se fait confidentiellement pour les pays devant être agrées comme centre climatologique régional», ont-ils indiqué, tout en précisant que l’Algérie a déposé sa candidature.

Rachida Merkouche