L accès des jeunes au logement et l éradication des bidonvilles, priorité du secteur de l habitat en 2011

L accès des jeunes au logement et l éradication des bidonvilles, priorité du secteur de l habitat en 2011

L’accès des jeunes au logement et l’éradication de l’habitat précaire ont constitué, durant l’année 2011, une priorité majeure pour l’Etat qui a inscrit un quota supplémentaire de 50.000 unités aux moins de 35 ans, et accéléré le relogement de milliers de familles qui vivaient dans des bidonvilles.

Outre les 40% qui leurs sont réservés dans chaque programme de logements publics locatifs (LPL) réalisé, en vertu d’un décret mis en œuvre depuis 2008, les jeunes se sont vus consacrés cette année  »la part du lion »: un quota additionnel de 50.000 logements promotionnels aidés (LPA), accessibles en vente à tempérament.

Annoncé lors du Conseil des ministres du 22 février dernier, ce supplément de logements à destination des jeunes, s’inscrit dans le cadre du programme quinquennal 2010-214 dont l’objectif est la réalisation de 2,450 millions de logements, dont 550.000 LPA. Selon les prévisions du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, 1,4 million de logements de ce programme seront réceptionnés à l’horizon 2014. 2011 a enregistré, par ailleurs, des dizaines d’opérations de relogement à travers le pays ayant concerné des milliers de locataires d’abris de fortune plantés aux portes ou au sein même des grandes villes.

Squattant, pendant plusieurs années, des espaces publics et vivants dans des conditions déplorables, de nombreux résidents de bidonvilles ont bénéficié, à titre gracieux, de logements décents et parfois même de « haut standing ». Ces opérations de relogement, organisées régulièrement durant cette année, ont touché, également, des familles qui habitaient dans des immeubles menaçants ruine ou dans des appartements trop exigus situés dans les vieux quartiers des villes et agglomérations du pays.

L’Algérie, un des rares pays dans le monde à reloger aux frais de l’Etat ses citoyens, a réceptionné plus de 260.000 logements entre janvier 2010 et juin 2011, soit 21% du programme quinquennal qui consacre au seul secteur de l’habitat un cinquième de son budget global, estimé à 286 milliards de dollars.

Les pouvoirs publics ont doublé, d’autre part, leurs efforts en faveur du développement du logement rural constitue un moyen efficace pour réduire le phénomène de l’exode rural et contribuer au développement de l’intérieur du pays. Mieux, la réglementation en vigueur permet à tout citoyen désirant construire lui-même son logement rural de bénéficier d’une aide financière de 700.000 dinars et de nombreuses facilitations notamment pour l’obtention d’une assiette foncière.

Un nouveau programme de 400.000 logements ruraux, qui s’ajoute aux 200.000 autres déjà mis en chantier, a été lancé conformément aux directives présidentielles relatives à la mise en route immédiate de la quasi-totalité du programme quinquennal de logements ruraux, totalisant 700.000 unités. D’importantes décisions ont été prises ainsi par l’Etat en 2011 afin de développer l’offre en matière de logement et d’accélérer le lancement des projets inscrits dans le cadre du plan quinquennal en cours.

Saisissant l’occasion du Conseil des ministres de février dernier, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a exhorté le gouvernement à finaliser certains sites de logements promotionnels demeurés en chantier pour des contentieux divers, affirmant dans ce contexte, que la situation juridique de ces cas doit être solutionnée et les habitations mises en état d’occupation.

Le chef de l’Etat a ordonné, par ailleurs, l’accélération de l’exécution des programmes de logements ruraux totalisant 700.000 unités, relevant qu’au moins un tiers de ce contingent devra être lancé avant la fin 2011.

Il a également exhorté le gouvernement à intensifier la réalisation, en cours des 340.000 logements destinés à la résorption de l’habitat précaire à travers le pays et à encourager l’accès des citoyens aux crédits pour la promotion immobilière. L’année 2011 a vu, d’autre part, le lancement des dispositifs d’octroi de crédits bancaires à taux bonifiés mis en place en 2010 dans le but de faciliter l’accès des jeunes et des citoyens aux revenus moyens au logement. Dès sa mise sur le marché, ce nouveau produit bancaire a connu un engouement particulier. A titre d’exemple, le montant des crédits hypothécaires à taux bonifié octroyé par la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (Cnep-banque) a quintuplé durant les trois premiers trimestres de l’année en cours, atteignant ainsi 8.716 crédits totalisant un montant global de 12,26 milliards de dinars.

Ces crédits, soumis à des taux bonifiés à 1% et 3%, ont ainsi représenté 45,5% des engagements de la banque en matière de crédits hypothécaires durant la même période. L’adoption d’une nouvelle loi sur la promotion immobilière, en janvier dernier par les deux chambres du Parlement, a contribué, par ailleurs, au renforcement du cadre juridique régissant cette activité et à l’encouragement de la participation des entreprises nationales dans la mise en œuvre des programmes de logements.

Même si l’Algérie a réussi à réaliser le nombre record de 1,45 million de logements entre 2005 et 2009, il est, toutefois, important de souligner que la construction est un acte complexe nécessitant d’importants moyens financiers, mais surtout un outil de réalisation efficace, porté par des entreprises et une main-d’œuvre qualifiées.

Doté de plus de 3.700 milliards de dinars (environ 50 milliards de dollars), le programme quinquennal (2010-2014) du secteur de l’habitat comprend notamment la réalisation de 550.000 LPL, 500.000 LPA, 400.000 unités consacrées au relogement des locataires des bidonvilles et 700.000 logements ruraux