Le respect de l’autre est indispensable pour l’émancipation et le rapprochement entre les peuples
«Il est un lien essentiel à la compréhension et au respect mutuel. Il pose les fondements de la coopération et de l’action commune.»
En reprenant à son compte cette déclaration qu’avait faite la directrice générale de l’Unesco, à l’occasion d’une conférence internationale qui s’était tenue à Vienne, Mustapha Farouk Ksentini est persuadé que le dialogue et le respect de l’autre sont indispensables pour l’émancipation et le rapprochement entre les peuples.
Intervenant à l’ouverture de la 7e rencontre sur le dialogue euro-arabe des institutions nationales des droits de l’homme qui se tient, depuis hier, à Alger, le président de la Commission Nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme n’est pas allé par trois chemins pour affirmer que l’Europe et le monde arabe sont liés par le même destin.
«Le dialogue entre l’Europe et le monde arabe est à sa septième édition. Que dire du chemin parcouru et est-il possible d’en parler avec aisance au regard de la richesse des discussions qui se sont tenues depuis la première rencontre?», s’est-il interrogé.
Selon lui, «parler de dialogue entre institutions nationales des droits de l’homme en provenance de deux mondes, c’est évoquer une démarche», soulignant l’importance du dialogue qui, précise-t-il, signifie recours à la raison et écoute de l’autre. Allant plus loin dans son raisonnement, et se voulant plus précis, Mr Ksentini est persuadé que «dans le dialogue, il n’y a pas de vérité absolue ni de maîtres de vérité. Il y a tout simplement deux interlocuteurs qui tentent de construire, par ce biais, une relation durable qui rapproche, fédère et rassemble autour d’approches et de perspectives communes.». Ainsi pensé, le dialogue, indique encore l’orateur, exclut toute forme de violence et de primauté idéologique. «Il peut en tant que communication s’avérer particulièrement fécond s’il privilégie le respect de l’interlocuteur et la qualité de ses points de vue, car, en tant qu’humain, chacun de nous porte en lui l’humanité toute entière.» Se référant aux bouleversements que connaît, actuellement, le monde et les différentes crises qui secouent l’Europe et le monde arabe, Mustapha Farouk Ksentini est convaincu, plus que jamais, qu’ «en ces moments de grandes incertitudes qui frappent à divers degrés, mais de plein fouet, nos régions respectives, menaçant ainsi la stabilité, la paix et le bien-être général, le dialogue déjà engagé doit être poursuivi.» C’est pourquoi, il juge important, voire capital, le rôle et la place des institutions nationales des droits de l’homme. «Dans cette étape cruciale, nos institutions nationales des droits de l’homme peuvent être d’un apport considérable, même qu’elle ne font pas régulièrement la une des médias, a-t-il confié. Prenant part au débat, l’ancienne ministre Saida Benhabiles s’est dite très peinée par ce qui se passe présentement dans le monde arabe, se posant cette question: Pourquoi certains pays, comme la Libye, n’ont pas pris exemple sur l’Algérie qui a su trouver des solutions pacifiques à toutes les tragédies qu elle a vécues.