Ksentini :Les conditions sociales des familles amplifient la violence contre les femmes

Ksentini :Les conditions sociales des familles amplifient la violence contre les femmes

Les mauvaises conditions sociales des familles algériennes comptent parmi les principales raisons de la violence faite aux femmes, a indiqué lundi le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini.

Interrogé par l’APS à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard de la femme célébrée jeudi prochain, Me Ksentini a estimé que le chômage et les difficultés de la vie faisaient augmenter les frictions et les tensions entre les couples et les membres de la famille, déplorant que cette violence « prenne autant d’ampleur dans notre société ».

« Ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur au fur et à mesure que les tensions sociales augmentent », a-t-il-dit. « Plusieurs femmes, victimes de violence de la part de leurs époux, leurs frères ou autres, se rapprochent de la CNCPPDH pour signaler ces abus », a indiqué Ksentini.

Dans son dernier rapport annuel remis au chef de l’Etat sur la situation des droits de l’Homme en Algérie, Me Ksentini avait dénoncé ces pratiques dont sont victimes les femmes.

Cet avocat a plaidé également pour l’instauration de dispositions légales, pénales « strictes » suivies d’une application « rigoureuse » pour la protection de la femme victime de violences.

En vertu des amendements aux textes de lois algériens, les coups et blessures, à titre d’exemple, sont considérés comme un délit assorti d’une peine qui peut aller jusqu’à 10 années de prison.

Mais « ceci demeure insuffisant » selon Ksentini pour enrayer la violence à l’égard des femmes, surtout que les victimes, par peur du divorce ou d’une vengeance, hésitent souvent à porter plainte.

M. Ksentini propose, à cet égard, d’inclure une loi permettant d’enclencher une procédure judiciaire sur le simple témoignage du voisinage. Selon lui, la meilleure façon de combattre la violence à l’égard des femmes n’est pas la répression, mais d’abord l’éducation qui commence au sein de la famille puis à l’école et dans les mosquées.