Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), tient à préciser ses propos quant au caractère «clos» du dossier des disparus.
Farouk Ksentini, qui était hier après-midi, l’invité du forum du quotidien arabophone El Wassat, a tenu à nuancer son appréciation à propos du tant sensible dossier des disparus à la faveur de sa probable réouverture consécutivement au quitus obtenu des autorités par le Haut Commissaire onusien aux droits de l’homme, en visite dans le pays la semaine dernière. En affirmant que ledit dossier est clos, il dira s’en tenir scrupuleusement à ce que stipule la Charte portant réconciliation nationale. Et en dehors de cet aspect purement juridique, Ksentini dira prendre acte de l’éventualité évoquée du dossier. «Ça ne me gêne aucunement », quoique, reconnaîtra- t-il, «le contexte de la résurgence de cette problématique peut susciter bien des soucis de volonté d’ingérence étrangère». Et de préciser nourrir «beaucoup de compassion pour les familles des disparus», façon à lui de se départir de l’étiquette de vouloir «liquider » ce dossier qu’on lui colle. Le président de la CNCPPDH dira avoir sollicité du premier magistrat du pays, des amendements à ladite charte portant réconciliation nationale à l’effet, dira-t-il, de toucher d’autres franges de la société qui ont pâti de la terrible période du terrorisme. Entre autres, les déportés du Sud, les enfants nés aux maquis. Tout ce beau monde, selon Ksentini, mérite bien réparation morale au-delà des considérations matérielles par ailleurs fortement légitimes du fait que ces familles vivent pour la plupart dans le dénuement total. Et d’affirmer militer pour un travail de mémoire comme sollicité souvent par ces victimes de la décennie rouge, en préconisant une journée nationale dédiée aux disparus. Ksentini se dira aussi favorable à des tests ADN pour déterminer l’identité des 3 000 personnes enterrées anonymes pour permettre, selon lui, à leurs familles de faire leur deuil. «La philosophie de notre action se base sur le souci de ne pas mettre de côté un quelconque aspect de la tragédie nationale» à l’effet, soutiendra- t-il, de tourner définitivement la page de cette dernière et se consacrer à autre chose de beaucoup plus important, soit les problèmes de la jeunesse, du développement et d’industrialisation du pays. Concernant le secteur de la justice, Ksentini mettra, notamment, le doigt sur le manque de qualification résultat d’une formation au rabais, la détention provisoire, exception sous d’autres cieux et qui a tendance à s’ériger en règle chez nous. «La justice n’est pas une industrie, mais du sur mesure», affirmera- t-il, rééditant son soutien sans réserve pour le général à la retraite Khaled Nezzar pour le simple fait d’avoir «sauvé la République du péril islamiste».
M. K.